Les parents d’Arthur sont démunis. Leur fils, qui souffre d’un trouble de l’oralité alimentaire (TOA), ne peut plus bénéficier de l’accompagnement de son AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap), sur le temps du repas à la cantine. La photo montrant Arthur en train de manger dans la voiture familiale, publiée sur les réseaux sociaux, a reçu de nombreux soutiens.
Arthur, scolarisé en cinquième dans le collège privé du Sacré-Cœur à Pornichet (Loire-Atlantique), doit nécessairement avoir une aide pour déjeuner, en raison de son handicap. Mais depuis le 8 septembre, il se trouve dans une situation compliquée et sa mère, Claire Lambert, tente de faire avancer les choses.
La mère apprend, juste avant la rentrée, que son fils n’a plus d’aide le midi
L’année dernière, alors qu’Arthur était en sixième, il avait pu bénéficier d’une aide de six heures hebdomadaires pour ses repas, en plus des neuf heures par semaine sur le temps scolaire. Quelques jours avant la rentrée, la mère d’Arthur s’était assuré « de la bonne mise en place des aides », en appelant l’enseignante-référente, ayant obtenu de la part de la MDPH (Maison départementale des personnes en situation de handicap) 12 heures scolaires et 6 heures de cantine. C’est alors que l’enseignante lui a annoncé que cette année, il n’y aurait pas d’AESH sur le temps du déjeuner d’Arthur, rapporte Actu.fr.
Un arrêté avait effectivement été pris par le Conseil d’État en novembre 2020, et celui-ci stipulait qu’à partir de la rentrée 2022, l’Éducation nationale ne prendrait plus en charge le salaire des AESH sur les temps périscolaires et sur la pause méridienne. Le Conseil d’État avait mentionné que c’était aux collectivités locales de prendre le relais, cette décision s’appliquant aux établissements publics. Mais « cet arrêté ne prévoit pas de prise en charge pour les enfants scolarisés en établissements privés », a pointé la mère de l’adolescent sur Facebook.
« Tout le monde se renvoie la balle »
Deux adjoints au directeur diocésain, estimant la situation administrative inacceptable, ont indiqué à nos confrères que « pour l’enseignement privé sous contrat, les collectivités ne sont pas obligées de financer le temps méridien ». « Ce qui est de la compétence de l’État, se trouve donc à être financé par on ne sait qui », ont-ils ajouté, soulignant attendre que les textes réglementaires leur permettent « d’organiser les choses au mieux ». « Il est important que le ministère relise sa copie pour qu’on puisse accueillir les jeunes en situation de handicap de la manière la plus décente possible, sans que nous soyons dans l’obligation de faire du cas par cas », ont-ils encore expliqué, affirmant avoir « essayé de faire pour le mieux » concernant Arthur.
En juin dernier, l’enseignement catholique national avait pourtant fait remonter ce problème, mais à ce jour, il n’a toujours pas obtenu de réponse. « Tout le monde s’accorde à dire que c’est injuste, mais rien ne bouge », déplore la conseillère en insertion professionnelle à la mission locale de Saint-Nazaire. Claire Lambert, elle, dénonce le fait que « tout le monde se renvoie la balle ».
L’AESH embauchée aux frais de la famille
Côté solutions, l’AESH qui s’occupe d’Arthur sur le temps scolaire s’était proposée pour accompagner Arthur à la cantine, cependant, « le chef d’établissement refuse d’établir un contrat privé », explique la maman. Pas question non plus que quelqu’un de la famille vienne l’aider à manger devant tout le monde, cela « renforcerait la stigmatisation », pointe-t-elle encore. Et impossible de faire manger Arthur chez lui, le temps étant trop court pour une telle opération. Claire Lambert n’a pas non plus envie de changer son fils d’établissement scolaire, ce dernier s’étant très bien adapté à celui-ci.
Sur Facebook, la mère de famille a posté une photo montrant son fils dans la voiture, le repas sur les genoux, accompagné d’un long commentaire. La publication, dont le but est de faire remonter le problème « très haut », a été relayée plus de 206.000 fois. Hormis faire manger Arthur dans la voiture, la seule solution qui s’offrait à la famille Lambert était de prendre l’AESH à ses frais. Celle-ci a donc été embauchée, à raison de 4 heures par semaine, par chèque emploi service universel (Cesu), précise Actu.fr.
Le message de Claire Lambert, largement relayé sur les réseaux sociaux, a reçu une vague de soutien. Des chefs d’entreprise ont même proposé de prendre en charge les frais de cantine de son fils, mais pour la mère de famille, « ça ne réglera pas le problème des autres enfants », car, indique-t-elle, chaque jour des familles se trouvant dans une situation similaire la contactent.
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