Environ trois tonnes de tomates encore consommables ont été jetées sur un terrain privé de la commune de Haute-Goulaine, au sud de Nantes (Loire-Atlantique). Plusieurs raisons ont contraint le maraîcher à commettre ce gaspillage.
Des tomates de catégorie 2, avec un léger défaut !
Le maraîcher Marc André Goulay a confirmé qu’il avait déversé de deux à trois tonnes de tomates sur sa parcelle, située sur la commune de Haute-Goulaine, rapporte France 3 Pays de la Loire. « En fin de semaine, il y a eu la destruction de plusieurs remorques de tomates sur mon exploitation. Souvent, les fruits mis en compost ne sont pas commercialisables, ils sont blessés, ils ont un défaut », précise-t-il.
Ce maraîcher et producteur de tomates sous serres chauffées, explique encore que « lorsque les produits de qualité extra n’arrivent pas à se vendre, on nous demande d’arrêter de conditionner ces produits-là parce que ce n’est plus commercialisable. Il faut se mettre dans la peau d’un acheteur, s’il peut avoir du très beau au prix du moche, il ne va pas se priver ! »
« Mais dans ce cas précis, elles ne sont pas abîmées. Il y a une surproduction momentanée de tomates et le marché s’est affaissé. Les volumes sont tellement importants, il y en a partout, plus personne ne sait quoi en faire », ajoute encore Marc André Goulay, stipulant que ces tomates appartenaient à la catégorie 2, à savoir avec un léger défaut.
« C’est le monde actuel, on aimerait tous lutter contre le gaspillage »
La première raison d’un tel gaspillage provient des « températures plus fraîches, non favorables à la consommation », confirme Camille Malbois, responsable marketing et communication de la coopérative Océane. Cette coopérative, à laquelle adhère Marc André Goulay, regroupe une cinquantaine de maraîchers au sud de Nantes, précise France 3 Pays de la Loire.
De plus, le confinement a amené les particuliers à jardiner plus qu’à l’accoutumé, entraînant une baisse de la consommation de tomates.
« Quand les coopératives ont des stocks énormes et qu’ils savent qu’ils risquent d’en détruire une partie ou de les brader, ils demandent à la production d’arrêter de conditionner », explique encore Marc André Goulay. Il ajoute : « On est obligé de les couper sinon on porte préjudice à nos futures récoltes. »
Les surplus : pour les associations
Habituellement, les invendus sont proposés à des associations, notamment les Restos du Cœur. Des producteurs donnent également en direct à certaines associations. Camille Malbois affirme que « depuis le début de l’année, cela représente des dizaines de milliers de colis donnés. Ils passent régulièrement ».
Devant un tel gaspillage, le responsable des services techniques de la commune de Haute-Goulaine a réagi. « C’est la première fois que je vois cela en 38 ans d’expérience. C’est regrettable, à notre époque où les gens sont dans le besoin, ils seraient contents d’avoir un cageot de tomates », dénonce-t-il. Et même si le terrain sur lequel les tomates ont été déversées est « privé » et que cela sort du domaine d’intervention des services techniques de la commune, le responsable déclare encore à France 3 Pays de la Loire : « Je vais conseiller aux élus de rappeler aux exploitants que dans la période actuelle, ils pourraient en faire un autre usage. »
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