SANTé

L’OMS classe le talc et l’acrylonitrile parmi les substances cancérogènes

Des chercheurs ont trouvé des preuves de l'existence d'un cancer de l'ovaire à la suite d'une exposition au talc, utilisé dans les déodorants et les poudres corporelles
juillet 11, 2024 0:57, Last Updated: juillet 11, 2024 0:57
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Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée de la lutte contre le cancer, a classé comme cancérogènes deux substances courantes utilisées dans des produits comme les vêtements et les cosmétiques.

L’article, publié dans The Lancet le 5 juillet, résume les conclusions d’un groupe de 29 scientifiques qui ont étudié le potentiel cancérogène de l’acrylonitrile et du talc.

Selon l’article, les personnes sont généralement exposées au composé organique acrylonitrile par l’inhalation de la fumée de cigarette. On estime qu’une cigarette contient entre 3,2 et 15 mg d’acrylonitrile. Les personnes peuvent également être exposées par l’air pollué. L’acrylonitrile peut provoquer des maux de tête, des faiblesses, des nausées, des vomissements, un essoufflement et même la mort, selon l’article.

Les scientifiques ont classé l’acrylonitrile dans le groupe 1 des « substances cancérogènes pour l’homme sur la base de preuves suffisantes de cancer du poumon chez l’homme ».

« Il existe également des preuves limitées de cancer de la vessie chez l’homme. Les preuves provenaient principalement d’études sur les travailleurs produisant ou utilisant l’acrylonitrile », indique un communiqué de presse du CIRC daté du 5 juillet. « En outre, les preuves de cancer chez les animaux de laboratoire étaient suffisantes. »

Le groupe 1 est le niveau le plus élevé de certitude qu’une substance peut causer le cancer.

Une étude examinée par les chercheurs s’est penchée sur les travailleurs de différentes industries utilisant, ou produisant de l’acrylonitrile, et a révélé qu’une exposition plus importante était liée à des taux plus élevés de mortalité par cancer du poumon.

Le talc est utilisé dans les industries de la poterie, du caoutchouc, de la pâte à papier et du papier, tandis que l’acrylonitrile est utilisé pour fabriquer des polymères dans les vêtements, les tapis, les pièces automobiles et les produits de consommation.

Le talc est un minéral naturel utilisé dans les cosmétiques comme les poudres corporelles et les déodorants. L’exposition humaine par le biais de ces produits est bien documentée, note le CIRC. Les personnes peuvent être exposées au talc par l’intermédiaire de médicaments et d’aliments, bien que la plupart des cas soient peu documentés.

Les scientifiques ont classé le talc dans le groupe 2A, c’est-à-dire « probablement cancérogène pour l’homme ». Les chercheurs ont trouvé « des preuves limitées de cancer chez les humains (pour le cancer de l’ovaire) ».

Ils ont découvert des « preuves suffisantes » de cancer chez les animaux de laboratoire. Il existe des « preuves mécanistes solides » que le talc présente certaines caractéristiques cancérogènes.

Les chercheurs venaient de plusieurs pays, dont les États-Unis, l’Australie, la Chine, le Canada, l’Italie et l’Espagne. Aucun d’entre eux n’a fait état d’intérêts concurrents.

Risques liés aux produits cancérigènes

Le CIRC affirme vouloir promouvoir la collaboration internationale en matière de recherche sur le cancer. L’agence de l’OMS travaille sur une biobanque mondiale du cancer qui contient environ six millions d’échantillons biologiques provenant d’environ 600.000 personnes. Ces échantillons devraient faciliter les recherches sur le cancer.

L’année dernière, le CIRC a classé l’édulcorant artificiel aspartame comme étant « peut-être cancérogène pour l’homme ». Les chercheurs ont trouvé des « preuves limitées » montrant un lien potentiel entre l’aspartame et le cancer du foie. L’aspartame a été classé dans le groupe 2B.

À l’époque, Francesco Branca, directeur de la nutrition et de la sécurité alimentaire à l’OMS, avait déclaré que l’agence ne demandait pas aux entreprises de retirer les produits à base d’aspartame et ne recommandait pas non plus aux gens d’arrêter d’en consommer. « Nous conseillons simplement un peu de modération. »

Il est essentiel de connaître les substances cancérigènes, car cela peut conduire à de meilleures stratégies de prévention et d’atténuation du cancer.

L’American Cancer Society estime qu’environ deux millions de nouveaux cas de cancer (à l’exclusion des cancers de la peau et des cancers non invasifs) seront diagnostiqués cette année aux États-Unis. Environ 611.720 décès sont attendus, soit environ 1680 décès par jour. Le cancer est la deuxième cause de décès aux États-Unis, après les maladies cardiaques tout comme en France.

En mars, l’Agence américaine de protection de l’environnement a annoncé des plans visant à réduire les émissions d’une substance chimique appelée oxyde d’éthylène, connue pour ses effets cancérigènes.

L’oxyde d’éthylène est utilisé dans de nombreux produits tels que les textiles, les médicaments, les adhésifs et les détergents. Il est également utilisé pour désinfecter le matériel médical et chirurgical qui ne peut pas être stérilisé à la vapeur.

Les règles de l’agence exigent que les installations de stérilisation réduisent les émissions d’oxyde d’éthylène. Cette mesure devrait permettre de « réduire les risques de cancer au cours de la vie » pour les personnes vivant à proximité de ces installations, selon l’agence.

Par ailleurs, les produits de contrefaçon en provenance de Chine pourraient présenter des risques cancérigènes importants. Une enquête récente du gouvernement sud-coréen a révélé que nombre de ces produits chinois contenaient des niveaux dangereusement élevés de métaux lourds cancérigènes. Il s’agit notamment de vêtements, de chaussures et de sacs.

Entre le 6 novembre et le 1er décembre 2023, la Corée du Sud a confisqué près de 143.000 articles de contrefaçon en provenance de Chine. Une analyse de 83 types de produits en contact avec la peau, tels que des sacs en cuir et des boucles d’oreilles, a révélé que 30 % d’entre eux contenaient des niveaux excessifs de cadmium et de plomb. Dans certains produits, les niveaux atteignaient jusqu’à 930 fois la limite autorisée.

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