L’Organisation mondiale de la santé (OMS) « recommande fortement » de ne plus utiliser deux traitements par anticorps de synthèse pour les patients atteints de Covid‑19, prenant du recul avec leur prescription sous condition approuvée jusque‑là.
C’est en revenant sur une « directive provisoire » que l’OMS a fait savoir dans le British Medical Journal (BMJ) qu’elle ne recommandait plus l’utilisation de deux traitements à base d’anticorps de synthèse. Le premier basé sur la molécule sotrovimab et l’autre sur une combinaison casirivimab‑imdevimab.
Les deux médicaments ont été mis au point au début de la pandémie. Ils agissent en se liant à la protéine de pointe du SRAS‑CoV‑2 et en neutralisant la capacité du virus à infecter les cellules. Toutefois, des données récentes montrent que le sotrovimab et le casirivimab‑imdevimab ont peu de chances d’être efficaces contre les variants du Covid‑19 qui se propagent actuellement.
« La recommandation forte formulée aujourd’hui remplace les précédentes recommandations sous conditions concernant leur utilisation, et se fonde sur des preuves émergentes obtenues à partir d’études de laboratoire montrant que ces médicaments ne sont pas susceptibles d’agir contre les variants actuellement en circulation, tels qu’Omicron », a déclaré le BMJ dans un communiqué.
La recommandation a été formulée par le groupe d’experts internationaux chargés des directives de l’OMS.
« Après avoir examiné toutes les preuves, le groupe d’experts a jugé que la plupart des patients bien informés ne devraient pas choisir d’être traités avec le sotrovimab ou le casirivimab‑imdevimab », a déclaré le BMJ.
Selon Penny Ward pour Reuters, professeure invitée en médecine pharmaceutique au King’s College de Londres, la recommandation de l’OMS arrive assez tard. Les autorités sanitaires américaines ont commencé à mettre en doute l’efficacité du sotrovimab dès février et l’ont retiré du marché américain en avril.
« Puisque l’OMS a émis cette recommandation, ce sera intéressant de voir combien de pays vont s’y conformer », a‑t‑elle déclaré.
En janvier, la FDA a modifié sa stratégie concernant l’utilisation du casirivimab‑imdevimab, limitant son utilisation à un groupe plus restreint de patients, invoquant des résultats peu convaincants contre Omicron.
Les autorités réglementaires européennes continuent de recommander l’utilisation des deux thérapies.
Le remdesivir dans le collimateur
Dans la même révision des directives, les experts de l’OMS déconseillent désormais l’utilisation systématique du remdesivir pour les cas critiques. Ils ont formulé une recommandation sous condition pour les cas graves.
« Les nouvelles données de l’essai ont fourni des preuves suffisamment fiables pour démontrer des avantages chez les patients atteints de Covid‑19 sévère, mais pas de Covid‑19 critique », a déclaré le BMJ.
Cette recommandation conditionnelle est basée sur un essai randomisé impliquant plus de 7000 patients. L’étude a mis en évidence 34 décès supplémentaires pour 1000 patients en cas d’infection critique au Covid‑19 lorsque le remdesivir était administré. En revanche, il y avait 13 décès de moins pour 1000 patients lorsque le médicament était administré à des patients souffrant d’une infection grave seulement.
Entre‑temps, trois hôpitaux de Californie font l’objet de poursuites judiciaires pour avoir traité des patients atteints du Covid‑19 avec du remdesivir sans avoir obtenu de consentement libre et éclairé.
Les poursuites ont été engagées au nom d’une douzaine de familles. Selon ces familles, les hôpitaux se sont livrés à une fraude médicale. Ils n’ont pas fourni toutes les informations concernant les effets secondaires du médicament, l’insuffisance rénale par exemple.
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