Londres a décroché le titre de plus grande zone de taxation anti-pollution du monde à la suite de l’extension de la très controversée zone à très faibles émissions (ULEZ) à l’ensemble de la capitale.
Les personnes conduisant des véhicules non conformes dans cette zone s’exposent à une taxe journalière de 12,50 livres sterling (14,54 euros) ou à une amende potentielle de 180 livres sterling (209,42 euros) (réduite à 90 livres sterling – 104 euros – si elle est payée dans les 14 jours).
Le projet a suscité une vive opposition, contrée en partie par une initiative de 160 millions de livres sterling de Transport for London (TfL) visant à accorder des subventions pour la mise au rebut des véhicules non conformes.
Des manifestations se sont multipliées, les « Blade Runners » autoproclamés ciblant les caméras de surveillance nouvellement installées, ce qui a donné lieu à 288 crimes liés aux caméras au 1er août, selon la Met Police de Londres.
« Il ne s’agit pas de pollution de l’air »
Le ministre des Transports, Mark Harper, a déclaré ce matin à GB News : « J’arrêterais [l’expansion] si j’en avais le pouvoir ». Il a mis l’accent sur les préoccupations financières en déclarant : « Il ne s’agit pas de pollution de l’air, mais d’un exercice de collecte d’argent et ce n’est absolument pas le moment de faire peser tous ces coûts sur les Londoniens qui travaillent dur et sur les habitants de la région en dehors de Londres ».
S’exprimant sur Times Radio, le maire de Londres, Sadiq Khan, a affirmé : « La politique visant à assainir l’air à Londres n’est ni anti-voiture ni anti-automobiliste. »
Il a souligné que « neuf voitures sur dix circulant chaque jour dans la périphérie de Londres sont déjà conformes ».
M. Khan s’est engagé à soutenir les propriétaires de véhicules non conformes en déclarant : « Ce sont eux, les conducteurs, qui respirent les polluants, et c’est pourquoi j’ai annoncé que chaque conducteur de voiture ou de moto à Londres, chaque petite entreprise possédant une camionnette, chaque association disposant d’un minibus, recevra un soutien financier [pour la mise à la casse des véhicules non conformes]. »
Des questions concernant le financement gouvernemental du programme de prime à la casse persistent dans le camp du maire, ce qui a incité une porte-parole du gouvernement à clarifier l’allocation des fonds à TfL, en déclarant : « Les transports et la qualité de l’air sont dévolus à Londres, c’est pourquoi ils relèvent directement de la responsabilité du maire de Londres. »
« En fait, le gouvernement a fourni à TfL 6 milliards de livres sterling (près de 7 milliards d’euros) depuis 2020 pour maintenir les transports publics en marche et près de 102 millions de livres sterling (près de 119 millions d’euros) pour des projets visant spécifiquement à lutter contre la pollution de l’air. »
Alors que le débat sur l’expansion d’ULEZ se répercute sur la rhétorique politique des deux camps, son impopularité semble avoir influencé la récente performance des travaillistes aux élections partielles à Uxbridge, où les conservateurs ont conservé la majorité, après la démission de Boris Johnson en tant que député.
« C’est une erreur de punir les entreprises »
S’adressant à Epoch Times par texto, Lance Forman, homme d’affaires local et propriétaire de H. Forman and Son, a affirmé : « 12,50 livres sterling par jour, ce n’est peut-être pas grand-chose pour le maire de Londres, mais pour les petites entreprises et les personnes qui doivent se rendre au travail avec leurs vieilles voitures, c’est une fortune – 3000 livres sterling (3500 euros) par an après impôts ».
« Dans ma propre entreprise, la plupart des employés arrivent à 4 heures du matin, alors que les transports publics sont inexistants ou, dans le meilleur des cas, limités. C’est une erreur de les punir de cette manière, d’autant plus que les preuves concernant la qualité de l’air se révèlent douteuses. »
M. Forman, ancien membre du Parlement européen, a poursuivi en ajoutant : « Forcer les gens à prendre le métro où la qualité de l’air est encore pire est totalement contraire à l’éthique et montre à quel point cette nouvelle politique de Sadiq Khan est une véritable arnaque ».
Contestant les allégations selon lesquelles la pollution de l’air aurait joué un rôle majeur dans la décision d’expansion, M. Khan a déclaré à PA Media : » C’est vraiment navrant de voir une salle d’hospitalisation et de constater les conséquences de la pollution de l’air, mais c’est aussi une source d’inspiration de voir que certaines de ces politiques peuvent transformer la vie des gens ».
Depuis le début des relevés, une seule personne est officiellement décédée des suites de la pollution de l’air dans la capitale, cependant M. Khan a soutenu que la mauvaise qualité de l’air avait contribué à d’autres maladies.
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