La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a dénoncé vendredi devant le Conseil des droits de l’homme l' »érosion de l’État de droit » au Venezuela, mais aussi les sanctions internationales qui aggravent la crise.
Présentant son rapport sur le Venezuela qui fait état de milliers de personnes tuées par les forces de sécurité, Michelle Bachelet a affirmé que l’exercice des libertés et droits fondamentaux, comme la liberté d’opinion, comporte dans ce pays « un risque de représailles et de répression ».
« Les principales institutions et l’État de droit au Venezuela ont été érodés », a dit la Haut-Commissaire, qui s’est rendue à Caracas du 19 au 21 juin.
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— Vanessa Burggraf (@VanessaBurggraf) 5 juillet 2019
Pour le gouvernement de Maduro, le rapport est truffé d’erreurs
Ce rapport, publié la veille, a été immédiatement dénoncé par Caracas comme un document truffé d' »erreurs ». Le vice-ministre vénézuélien des Affaires étrangères, William Castillo, présent à l’ONU vendredi, a exigé lui la « correction » du rapport.
S’exprimant devant les médias, Mme Bachelet a indiqué qu’elle allait continuer à coopérer avec Caracas, mais averti que « l’Etat a la responsabilité première de garantir les droits humains ».
Bien qu’étant très critique à l’égard de Caracas, la Haut-Commissaire a estimé qu’il fallait « donner une opportunité » au gouvernement de mener des réformes, sans fixer de « date butoir ». Elle a souligné le « nouvel engagement » de Caracas suite à la libération de 62 détenus quelques jours après sa visite et « 22 autres hier, dont le journaliste Braulio Jatar et la juge Lourdes Afiuni ».
Détentions tortures abusives des opposants et défenseurs des droits humains
Le rapport indique que depuis 2018, près de 7.000 personnes ont été tuées dans des cas relevant de la « résistance à l’autorité », selon le gouvernement, au cours d’opérations de sécurité.
Ce chiffre est « extrêmement élevé » selon Mme Bachelet, qui dénonce aussi les menaces, tortures, détentions arbitraires et disparitions forcées subis par les opposants et défenseurs des droits humains.
Dans son rapport, elle demande la dissolution des Forces d’action spéciales (FAES, un corps d’élite de la police nationale créé en 2017) et l’établissement d’un mécanisme national, avec le soutien de la communauté internationale, « pour enquêter sur les exécutions extrajudiciaires menées pendant les opérations de sécurité ».
Le Venezuela traverse depuis des mois une profonde crise politique, avec la lutte entre le président Nicolas Maduro et l’opposant Juan Guaido, qui s’est proclamé président par intérim et a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis.
Le pays est aussi en proie à une grave crise économique. Selon les Nations unies, plus de 7 millions de Vénézuéliens, soit un quart de la population, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
Epochtimes.fr avec AFP
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