Piégé par la montée brutale des eaux, un trentenaire n’a dû son salut qu’à l’arrivée d’un pêcheur venu se rendre compte de l’étendue de la crue du Lot.
Alors que plusieurs départements du Sud-Ouest ont connu des pluies torrentielles et que certaines communes ont été durement touchées par des inondations, un trentenaire qui dormait dans son camping-car à Aiguillon l’a échappé belle le week-end dernier.
Le 13 décembre, il installe son véhicule au bord du Lot à Aiguillon, une commune d’un peu plus de 4000 habitants située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Agen.
Malgré les conseils des riverains qui le mettent en garde contre la montée des eaux, le trentenaire ignore leurs recommandations et décide de passer la nuit en bord de « plage » à bord de son camping-car aperçu un peu plus tôt dans l’après-midi.
Au cours de la nuit, la soudaine montée des eaux oblige les riverains à sortir pour tenter de protéger leurs véhicules et leurs habitations. Steve Bouche, un pêcheur de vingt ans, se souvient alors du camping-car.
« J’allais rencontrer mon cousin pêcheur. Le camping-car était déjà installé pour la nuit. En me rendant à ma voiture, j’ai entendu un bruit dans le véhicule, confirmant une présence humaine. Vers 4 heures du matin, mon beau-frère m’a appelé pour l’aider à sortir ses véhicules à cause de la crue. J’ai voulu passer par la plage pour me rendre compte de la montée des eaux. J’ai aperçu le camping-car, toujours à la même place et déjà entouré d’eau », a raconté M. Bouche aux journalistes de Sud Ouest.
Le jeune homme frappe à la porte du véhicule sans recevoir de réponse. Il profite du fait qu’elle ne soit pas fermée à clef pour pénétrer à l’intérieur du camping-car et aller à la rencontre de son occupant, qui dormait sans se douter de ce qui se jouait à l’extérieur.
« Je l’ai réveillé et l’ai aidé à prendre des affaires personnelles. Il est resté sur place en attendant les secours », explique Steve Bouche.
« Il n’y avait plus de stabilité sur ce site »
Le propriétaire du camping-car tente de déplacer son véhicule, sans succès. Le moteur se retrouvant très vite noyé.
Les pompiers arrivent rapidement sur les lieux, accompagnés d’Alain Armand, un garagiste local. « Il y avait déjà de 15 à 20 cm d’eau dans le véhicule », témoigne le garagiste dans les colonnes du journal local Le Républicain.
Le frère d’Alain Armand parvient à se frayer un passage au plus près du camping-car. Avec de « l’eau jusqu’au nombril », il pose alors une sangle afin de pouvoir être en mesure de tracter le véhicule.
« Cela n’a pas été simple avec le débit, il n’y avait plus de stabilité sur ce site. On sentait le courant de l’eau », expliquent les deux hommes.
Pour le gérant du garage, l’occupant du camping-car doit une fière chandelle au pêcheur qui l’a secouru ce soir-là. À quelques minutes près, le véhicule aurait en effet pu être emporté par les flots.
Depuis la fin de la semaine dernière, les intempéries ont déjà fait trois morts dans le Sud Ouest.
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