Sophie Pétronin a été enlevée au Mali le 24 décembre 2016 par des hommes armés. « On a l’impression, quand même, qu’elle est oubliée », déplore son mari sur Europe1.
Le Français Jean-Pierre Pétronin a déploré lundi le silence entourant le sort de son épouse Sophie, enlevée au Mali le 24 décembre 2016. « On ne sait pas si elle est vivante. Cela fait un an que nous n’avons plus de nouvelles du tout. On a l’impression, quand même, qu’elle est oubliée », a lancé le mari de la médecin humanitaire septuagénaire, enlevée à Gao par des hommes armés.
Un appel au président Macron
La dernière vidéo où apparaissait Sophie Pétronin avait été reçue mi-juin 2018. Elle y semblait très fatiguée, le visage émacié, et en appelait à M. Macron. Dans une autre vidéo en novembre 2018, où elle ne figurait pas, ses ravisseurs affirmaient que son état de santé s’était dégradé.
« Un peu de réconfort »
« Il y a 4 000 hommes là-bas, s’ils savent où aller, pourquoi ne pas faire une tentative (de libération) ? », a-t-il demandé, en faisant référence aux 4 500 soldats français déployés au Sahel. « De toute façon, actuellement elle est sacrifiée… », a-t-il ajouté.
Concernant d’éventuelles négociations en vue de sa libération, pour lui, « c’est au point mort ». « C’est peut-être top secret ou quoi que ce soit mais si quelqu’un du gouvernement nous entend, est-ce qu’il peut dire (quelque chose) à mon fils ou à moi. Est-ce qu’il peut nous donner un peu de réconfort ? », a-t-il plaidé. « Notre président, M. Macron aurait pu nous recevoir mais depuis trois ans absolument rien… », a-t-il aussi regretté.
En mai, lors d’un hommage à Paris à deux soldats français tués au Burkina Faso lors d’une opération de libération d’otages, le président Emmanuel Macron avait spécifiquement évoqué Sophie Pétronin, « aux mains de ses ravisseurs » : « Nous ne l’oublions pas. Ceux qui attaquent un Français doivent savoir que jamais notre nation n’abandonne ses enfants, quelles que soient les circonstances et fût-ce à l’autre bout de la planète », avait-il affirmé.
De son côté, le chef d’état-major français, le général François Lecointre, avait indiqué sur la radio RTL ne pas avoir « d’éléments sur l’endroit » où elle était détenue.
« Une dame âgée et malade »
Ces derniers mois, son fils Sébastien Chabaud-Pétronin a néanmoins plusieurs fois déploré que, selon lui, l’État ne veuille pas négocier la libération de sa mère, « une dame âgée et malade ». « Je suis inquiet parce que de toute façon ça doit être des conditions difficiles et puis, du fait qu’il y a plus de vidéo, nous on ne sait pas quelle maladie elle a », a déclaré Jean-Pierre Pétronin. « On nous dit ‘cancer’, on n’en sait rien. Parce qu’il y a trois ans, quand on était en contact par mail, elle ne nous a jamais parlé de maladie », a-t-il poursuivi.
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