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Lotus, Mazda, Porsche, quand l’automobile devient design

novembre 11, 2015 11:09, Last Updated: novembre 10, 2015 11:10
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Le 27 octobre, la marque automobile Porsche a déployé, à l’extérieur du musée de la société de Zuffenhausen, à Stuttgart en Allemagne, une sculpture conçue par l’artiste designer anglais Gerry Judah

Cette conception, qui semble défier le monde, met en valeur trois vraies voitures de la marque : une toute nouvelle 911 Carrera, un 911 SC et un 911 Coupé 2.2. D’une hauteur de 25 mètres, la sculpture, une coquille monocoque en acier léger, s’inspire de l’oeuvre originale de Porsche présentée lors du Festival de Vitesse Goodwood 2013. Elle a été préfabriquée à Littlehampton, au Royaume-Uni avant d’être montée sur site en Allemagne.

Une course de vitesse, source d’inspiration pour Gerry Judah

Au Royaume-Uni a lieu dans le Sussex, entre juin et juillet un festival de vitesse, le Festival de vitesse Goodwood. Au-delà d’une rencontre festive autour de la vitesse, c’est l’occasion pour les grandes marques historiques, mais aussi pour les grands noms de la course automobile, de sortir des sentiers battus que représentent les circuits habituels.

C’est également une vitrine pour les constructeurs qui n’hésitent pas à mettre en valeur leurs dernières créations. Cette course de côte est l’une des plus célèbres d’Europe et nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à traverser la Manche pour découvrir le visage estival du Sussex.

Gerry Judah, artiste et designer anglais, a la réputation d’être un concepteur novateur. Il a travaillé pour le cinéma, la télévision, le théâtre, les musées et les espaces publics, mais aussi pour de grands noms de la pop musique. Son chemin artistique l’a conduit à emprunter de nombreux itinéraires et à souvent casser les codes pour mieux les réinventer. Ainsi n’est-il pas surprenant de le trouver dans le domaine automobile où il a travaillé entre autres pour Ferrari, Porsche, Audi, Jaguar, Mercedes, Renault, Ford, Rolls-Royce, Honda, Toyota, Land Rover et Alfa Romeo, au festival annuel de la Vitesse de Goodwood. Très remarquées du public, ses œuvres semblent parfois se fondre dans l’espace ou impulser un mouvement guerrier. Elles défient l’apesanteur ou se déclinent en volumes qui semblent embrasser plusieurs dimensions.

La sculpture est conçue pour être dans la droite ligne du concept de la Porsche 911. (David Barbour)

Lotus à l’honneur au Goodwood 2012

À cette occasion, Gerry Judah conçoit une sculpture qui tente de capturer l’essence de Lotus depuis sa création. Il s’inspire ainsi d’une boucle en 3-D qui traduit un circuit. Les courbes sinueuses représentent l’environnement naturel de Lotus : des voitures qui sont construites pour les virages. Les 150 mètres de long de la piste sont façonnés en forme de demi-clef, trèfle ou nœud. L’œuvre a été fabriquée par Littlehampton Welding et transportée à Goodwood en 11 sections par camions et escortée par la police.

Les voitures, qui ont été prêtées par Classic Team Lotus et Lotus F1 Team, se composaient d’une Lotus 32B verte et jaune, la voiture dans laquelle Jim Clark a remporté la Formule Tasman en Australie et en Nouvelle-Zélande en 1965, et une Lotus 49 rouge et blanche pilotée par Graham Hill. Les autres voitures étaient une Lotus JPS-livrée 72, dans laquelle Emerson Fittipaldi est devenu le plus jeune champion de ce sport, une Lotus 99T jaune pilotée par Ayrton Senna ; et la Lotus Grand Prix, voiture actuelle pilotée par Kimi Räikkönen et Romain Grosjean.

« Ce que vous voyez dans la structure est la piste, mais l’intérieur est à 98% de l’espace vide », avait expliqué Gerry Judah à l’époque. « En termes d’automobile, ce serait une carrosserie monocoque, un hommage au légendaire designer et à l’introduction par le fondateur de Lotus Colin Chapman, de la construction de châssis monocoque à la course automobile », avait-il précisé.

En 2015, c’est Mazda qui défie l’espace

C’est l’occasion pour Gerry Judah de célébrer le patrimoine unique du sport automobile de la Motor Corporation Mazda par une fusion puissante de l’innovation sculpturale et de la précision de l’ingénierie.

Une 787B à moteur rotatif du Mans et le concept sprint LM55 Vision Gran Turismo se trouvent propulsés à 40 mètres de haut, verrouillés à une conception spectaculaire en acier tordu, qui se présente comme un muscle tendu par l’effort, se déployant vers le ciel.

Empilées à la manière d’allumettes vierges, 720 poutres d’acier d’une longueur variable gonflent et plient la structure de droite à gauche, projetant les voitures vers le haut, les spectateurs restant cloués au sol.

Cette œuvre de 120 tonnes de profilés en acier, qui pourrait s’étirer sur 1 235 mètres, reste l’une des sculptures les plus complexes et les plus sophistiquées de l’artiste designer anglais.

Cette œuvre de 120 tonnes de profilés en acier reste l’une des sculptures les plus complexes et les plus sophistiquées de l’artiste designer anglais. (David Barbour)

Quand Porsche se veut grandiose

Constructeur automobile vedette de la Goodwood en 2013, la sculpture commandée pour célébrer le cinquantenaire de la 911, était composée de trois flèches futuristes dirigées vers le haut et supportant chacune un modèle de 911. Tout d’abord le modèle d’origine datant de 1963, celui de 1973 la Carrera 911 RS 2.7 ainsi que le modèle de 2013. La sculpture était conçue pour être légère et dynamique, dans la droite ligne du concept de la Porsche 911.

C’est ce modèle qui a permis de composer la sculpture de la Porscheplatz, déployée ce 27 octobre à Stuttgart, en Allemagne. En forme de guerrier habillé d’un alliage léger et défiant le monde, ce géant futuriste placé devant le musée de la société semble vouloir dépasser les turbulences que subit l’ensemble du groupe automobile depuis le mois dernier.

Pour en savoir plus : www.judah.co.uk

 

Gerry Judah

Gerry Judah est né en 1951 à Calcutta et a grandi dans le Bengale occidental.

Sa famille déménage à Londres alors qu’il est âgé de 10 ans.

Arrivant dans le Londres gris et froid du début des années 1960, ce sont les paysages spectaculaires de l’Inde qu’il vient de quitter et l’architecture rehaussée de ses temples, mosquées et synagogues, avec la mise en scène de leurs rituels, qui auront un effet profond sur le psychisme en développement de l’artiste. Ces éléments théâtraux marqueront par la suite son travail.

Il a commencé à affiner son art en travaillant pour le cinéma, le théâtre mais aussi pour la télévision. Il a créé ainsi des cadres singuliers pour les institutions telles que la BBC, le British Museum, le Musée d’Histoire Naturelle, l’Imperial War Museum. Il a travaillé aussi pour de nombreuses stars de la scène musicale contemporaine et certains aristocrates anglais. Il a également conçu des ponts à Londres et à Cambridge.

Gerry Judah a travaillé pour l’Imperial War Museum à Londres dans le cadre de l’Exposition Holocauste ouverte par la Reine. Des recherches approfondies et de nombreuses visites à Auschwitz l’ont conduit à produire un travail très remarqué par le public et les professionnels du milieu artistique, ce qui l’a encouragé à donner une nouvelle direction à son art.

 

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