Le parti Les Républicains statuera le 11 décembre sur la procédure d’exclusion contre Erik Tegnér, partisan de l' »union des droites ». Le jeune militant se défend d’avoir franchi la ligne rouge et se demande quelle place est accordée au sein du parti à la frange de la droite conservatrice.
« Une procédure est en effet engagée », a affirmé à l’AFP le secrétaire général de LR Aurélien Pradié, qui va recevoir Eric Tegnér mardi 10 décembre « pour respecter la procédure contradictoire ».
Fin novembre, la présidente de la fédération de Paris, Agnès Evren, avait été saisie par les instances nationales de LR à la suite des « prises de position répétées » de M. Tegnér « en faveur d’un rapprochement de notre mouvement avec le Rassemblement National ».
Dans sa lettre adressée au militant, elle détaillait: « Vos propos et agissements ont d’ailleurs été largement relayés dans les médias et sur les réseaux sociaux, semant le doute et l’ambiguïté sur votre engagement politique », en précisant que cette attitude « constitue un manquement grave aux valeurs qui fondent notre famille politique » et « n’est pas compatible avec l’esprit de notre mouvement ».
«Il fut un temps pas si lointain où les partis politiques se refusaient, par principe, à exclure quiconque. Le souvenir des purges staliniennes au sein du Parti communiste était trop frais.»
Merci à Zemmour pour son soutien !
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— Erik Tegnér (@tegnererik) December 6, 2019
M. Tegnér a été l’un des trois organisateurs de la « Convention de la droite » en septembre qui a vu l’intervention d’Éric Zemmour aux côtés de Marion Maréchal ou encore de Robert Ménard – tous les trois n’appartenant pas au RN.
Dans une vidéo publiée le 3 décembre sur la chaîne YouTube Racines d’Avenir, Eric Tegnér reprend point par point les faits qui lui sont imputés.
La défense d’Eric Tegnér
Eric Tegnér se dit d’abord « totalement abasourdi » et « sidéré » par cette procédure qu’il qualifie de « chasse aux sorcières« , et contre laquelle il compte « évidemment faire un recours ». Selon l’intéressé, « cette décision est aujourd’hui fortement contestée par de nombreux élus Républicains […] qui refusent l’instauration d’un délit d’opinion pour les simples militants au sein de notre famille politique. »
Selon le jeune militant, à aucun moment, il n’a dépassé la ligne rouge donnée par le parti LR : « Je ne travaille pour aucun élu extérieur à notre parti et ne figure sur aucune liste d’alliance avec le RN. J’ai toujours soutenu nos candidats depuis 2012 à l’image de Rachida Dati pour les municipales et Bellamy pour les européennes. »
Eric Tegnér se pose alors la question du rapprochement de LR avec les progressistes de LREM lors des Européennes. Des cadres LR avaient appelé à voter pour Nathalie Loiseau, cadres qui, aujourd’hui, sont toujours soutenus par LR pour les élections municipales.
« Doit-on instaurer un délit d’opinion dans une famille politique qui a toujours eu à cœur de défendre la liberté d’expression et la diversité des sensibilités ? Doit-on pousser la logique jusqu’au bout et exclure l’ensemble des militants qui pensent qu’un dialogue avec le RN serait une bonne chose (57 % selon un sondage du Figaro) » s’interroge-t-il. « Quelle place accorder au sein de notre parti à toute cette frange conservatrice ? […] Doit-on les abandonner à Marine Le Pen ? » se défend-il encore.
« En m’excluant, ils disent aux militants de la droite assumée: vous n’avez pas votre place chez LR », déplore-t-il, ajoutant qu' »évidemment » il ne rejoindrait pas le RN si la procédure allait à son terme.
Eric Zemmour, qui prenait sa défense vendredi dans un papier du Figaro, est lui moins tendre quant à l’exclusion du jeune miltant: « Ce parti ressemblait déjà de plus en plus à un club de retraités de la Côte d’Azur ; il se dirigerait alors vers la cabine téléphonique. »
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