Anses et Ineris, les deux agences sanitaires et d’évaluation des risques ont recommandé d’étendre la surveillance des substances générées par l’incendie de l’usine Lubrizol, que ce soit leur nombre ou les lieux où les chercher.
Dioxines, furanes, PCB, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)…: la première liste des substances à surveiller était « pertinente », assurent l’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses) et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) dans deux rapports publiés jeudi.
Mais ce n’est pas pour autant que le plan de surveillance doit rester inchangé, soulignent les deux organismes saisis par l’État après l’incendie.
L ‘Anses suggère sur le volet alimentaire d’élargir la liste des substances à rechercher à d’autres traces métalliques (nickel, arsenic inorganique, zinc), aux phtalates ainsi qu’aux retardateurs de flamme utilisés par les pompiers pour éteindre l’incendie.
L’agence recommande également de rechercher certaines substances dans l’alimentation animale (fluor, mercure, plomb, dioxines, furanes…)
Incendie de Rouen: Michel Onfray a dénoncé le double discours des autorités sur l’écologie alors que la population redoute de lourdes conséquences sanitaires et environnementaleshttps://t.co/t19SdgHGkS#Lubrizol pic.twitter.com/ftxrKkkZwj
— Sputnik France (@sputnik_fr) October 4, 2019
Je suis évidemment favorable à la mise en place d’un suivi médical de long terme suite à l’incendie. Les autorités sanitaires locales le mettront en place. #Lubrizol, point d’étape : pic.twitter.com/YcHZtzfJum
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) October 1, 2019
Évoluer le dispositif de surveillance
Au-delà de la liste des produits à surveiller, les deux organismes appellent à faire évoluer le dispositif de surveillance (méthodes de prélèvement, localisation) pour l’instant basé sur l’urgence.
« Les premiers prélèvements étaient plus de type exploratoire pour détecter des « signaux ». Ils doivent être remplacés par des pratiques plus adaptées à l’interprétation », note ainsi l’Ineris.
L’Institut recommande notamment de réaliser à plus long terme des prélèvements de sol en profondeur (jusqu’à 20-30 cm), et plus simplement en surface, de prélever des eaux de surface en amont et en aval des rejets du site, ainsi que sur les eaux souterraines.
Notant que les « agents d’extinction » utilisés par les pompiers n’ont pas pu être pris en compte dans l’analyse, il suggère également de s’intéresser aux eaux d’extinction.
Une population rouennaise délaissée mais solidaire face à de grandes questions et incertitudes.
Nous réclamons la transparence des autorités concernant les risques sanitaires et environnementales de l’incendie sur le site #SEVESO de #Lubrizol à #Rouen@YFCRouen @Youth4Climatefr pic.twitter.com/ttJiNsbajQ— Ame’ (@mberLyY) October 1, 2019
Prélèvements des sols
L’Anses, soulignant que certains animaux d’élevage sont susceptibles de manger de la terre en broutant ou en picorant, encore plus en raison de la sécheresse de l’été, recommande des prélèvements de sols « au titre de la gestion des élevages à long terme ». Prélèvements qui pourront aussi permettre de « déterminer plus précisément le périmètre concerné par des retombées significatives ».
Les conséquences de l’incendie de l’usine #lubrizol à #Rouen…
J’espère vraiment que les autorités seront transparentes sur les conséquences sanitaires de cet #incendie
Ça fait légèrement peur quand même. https://t.co/19ngmgtl2y— Max’ (@MaxTrouleau) September 26, 2019
Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sont vendredi à Rouen pour installer un « comité pour la transparence et le dialogue ».
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