L’UE avertit qu’elle prévoit des contre-mesures alors que les dirigeants mondiaux réagissent aux tarifs douaniers américains

L'UE a annoncé que l'économie mondiale "souffrira massivement" des nouveaux tarifs douaniers imposés par le président Trump

Par Katabella Roberts
3 avril 2025 20:38 Mis à jour: 4 avril 2025 09:35

L’Union européenne dévoilera des contre-mesures aux derniers droits de douane du président américain Donald Trump si les négociations avec la Maison-Blanche piétinent, a déclaré le 2 avril la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, alors que les dirigeants du monde entier réagissaient aux nouveaux prélèvements.

Mercredi, Donald Trump a annoncé l’instauration d’un droit de douane réciproque minimum de 10 % sur la plupart des produits importés aux États-Unis, tout en imposant une taxe plus élevée de 20 % à l’Union européenne.

Il a déclaré que les droits de douane étaient destinés à contribuer à la reconstruction de l’économie américaine et à empêcher toute tricherie.

Dans un communiqué lu dans la ville ouzbèke de Samarkand, Mme von der Leyen a déclaré que les droits de douane récemment dévoilés constituaient « un coup dur pour l’économie mondiale » et qu’ils auraient « d’immenses conséquences ».

« L’économie mondiale va souffrir massivement », a déclaré la présidente de l’Union européenne. « L’incertitude va monter en flèche et entraîner la montée d’un nouveau protectionnisme. Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde. »

« L’inflation augmentera. Et ce sont surtout les citoyens les plus vulnérables qui en pâtiront », a ajouté Mme von der Leyen.

« Je suis d’accord avec le président Trump, que d’autres profitent injustement des règles actuelles », a-t-elle déclaré. « Et je suis prête à soutenir tous les efforts pour que le système commercial mondial soit adapté aux réalités de l’économie mondiale. Mais je veux aussi être claire : ce n’est pas en utilisant les droits de douane comme premier et dernier [outil](l’outil le plus important, ndlr) que l’on réglera le problème. »

« C’est pourquoi, depuis le début, nous avons toujours été prêts à négocier avec les États-Unis, afin de supprimer les obstacles qui subsistent dans le commerce transatlantique », a déclaré Mme von der Leyen. « En même temps, nous sommes prêts à réagir. »

Mme Von der Leyen a déclaré que l’UE mettait était « déjà en train de finaliser un premier packet de contre-mesures en réponse aux droits de douane sur l’acier », faisant référence à l’ensemble de droits de douane de 26 milliards d’euros (environ 28 milliards de dollars) que l’UE prévoit d’imposer sur certains produits américains ce mois-ci, alors que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium imposés par M. Trump sont entrés en vigueur le 12 mars.

« Nous nous préparons actuellement à [prendre] d’autres contre-mesures afin de protéger nos intérêts et nos entreprises si les négociations échouent », a ajouté la cheffe de l’Union européenne.

Ses commentaires interviennent alors que le président Trump a annoncé l’imposition de droits de douane à la quasi-totalité des partenaires commerciaux des États-Unis, dans les efforts qu’il a entrepris pour rééquilibrer les déficits commerciaux.

Les taux comprennent un prélèvement forfaitaire de base de 10 %, ainsi que des taux individuels supplémentaires qui, selon M. Trump, sont conçus pour correspondre aux barrières commerciales de chaque pays à l’égard des États-Unis. Les droits de douane américains devraient entrer en vigueur le 5 avril à 0 h 01.

S’exprimant depuis la roseraie de la Maison Blanche, M. Trump a déclaré que c’était le « jour de la libération de l’Amérique » et que les droits de douane allaient « rendre l’Amérique plus grande que jamais », tout en stimulant l’industrie manufacturière nationale et en réduisant les prix pour les consommateurs.

Le président a qualifié l’UE de pathétique et a déclaré qu’elle « arnaquait » les États-Unis.

« Nous allons maintenant faire payer l’Union européenne. Ils sont très durs. Des commerçants très, très durs », a lancé M. Trump.

Les dirigeants mondiaux réagissent

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, s’est engagé à lutter contre les droits de douane par des contre-mesures et à « bâtir l’économie la plus forte du G7 ».

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a exprimé son « profond regret » face à la voie dans laquelle les États-Unis se sont engagés.

« Nous ne voulons pas de barrières commerciales croissantes. Nous ne voulons pas d’une guerre commerciale. Cela appauvrirait nos populations et rendrait le monde plus dangereux à long terme », a déclaré M. Kristersson. « Mais la Suède et le gouvernement suédois sont bien préparés à ce qui se passe aujourd’hui. Nous nous appuyons sur une base économique solide, avec des finances publiques de classe mondiale. »

M. Kristersson a ajouté qu’il « saisira[it] toutes les opportunités » pour annuler les droits de douane dans l’UE et qu’il espère être en mesure de contenir les nouveaux droits de douane américains.

« Nous voulons retrouver le chemin du commerce et de la coopération avec les États-Unis, afin que les habitants de nos pays puissent jouir d’une vie meilleure. La Suède continuera à défendre le libre-échange et la coopération internationale », a-t-il déclaré.

Le Taoiseach (Premier ministre irlandais) Micheál Martin a déclaré que les droits de douane « ne profitent à personne ».

« Ma priorité, et celle du gouvernement, est de protéger les emplois et l’économie irlandaise », a-t-il affirmé dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

Le Premier ministre britannique Kier Starmer a déclaré qu’une guerre commerciale n’était pas dans l’intérêt national du Royaume-Uni.

« Les négociations sur un accord de prospérité économique, qui renforce nos relations commerciales existantes, se poursuivent », a-t-il indiqué.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a déclaré que son gouvernement ferait « tout ce qui est en son pouvoir » pour parvenir à un accord avec les États-Unis. Elle a ajouté que l’Italie espérait éviter une guerre commerciale qui « affaiblirait inévitablement l’Occident au profit d’autres acteurs mondiaux ».

Le président français Emmanuel Macron rencontre des représentants des secteurs d’activité touchés par les nouvelles taxes au palais de l’Élysée le 3 avril, a fait savoir la présidence française.

Avec Reuters

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.