Dimanche dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidente du Conseil italien, Georgia Meloni, et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, ont effectué un voyage en Tunisie au chevet d’un pays dont l’économie est au plus mal et dont le surendettement (la dette publique atteint 80% du PIB) le contraint à se tourner vers des créanciers étrangers pour continuer à assurer le fonctionnement de l’État.
Au mois d’avril, le président tunisien, Kaïs Saïed, avait défrayé la chronique en refusant le plan de sauvetage du FMI, un prêt sur quatre ans d’une valeur d’1,7 Md€, qui l’aurait contraint à supprimer les subventions aux produits de base, réduire le nombre de fonctionnaires et restructurer un réseau d’entreprises publiques largement déficitaires.
Pour rappel, l’inflation en Tunisie a atteint 8,1% en 2022 alors que le déficit budgétaire s’établit à 7,6% du PIB lié notamment à un renchérissement de la charge de la dette de 25,9%. La note de la dette publique tunisienne a d’ailleurs récemment été abaissée par Fitch de CCC+ à CCC-, tant la perspective d’un remboursement paraît incertaine.
Face à cette situation cauchemardesque et pour éviter un important appel d’air migratoire, l’Union a proposé une aide immédiate de 150 M€ au bénéfice de l’État tunisien et 900 M€ déployés à long terme, moyennant quoi un accord sur l’immigration serait signé avec la Tunisie et 100 M€ seraient investis en ce sens.
D’une manière générale, l’exemple tunisien illustre assez bien ce qu’il ne faut pas faire pour un pays en voie de développement : embaucher des fonctionnaires de manière clientéliste (ce qu’avait fait Ennahdha en son temps), conserver un secteur public manifestement excessif et inefficace et subventionner des pans entiers de l’économie tout en continuant à s’endetter pour préserver la paix sociale.
Article écrit par Romain Delisle. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.