Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré dans un entretien diffusé jeudi par la BBC que son armée avait encore besoin de temps pour préparer une contre-offensive d’ampleur très attendue destinée à repousser les forces russes.
Cette opération ukrainienne est en préparation depuis des mois, alors que le front est en grande partie figé depuis l’année dernière, l’essentiel des combats se déroulant pour le contrôle de la ville dévastée de Bakhmout, dans l’est.
Du temps supplémentaire
L’armée ukrainienne a entraîné de nouvelles forces et accumulé des munitions et des équipements fournis par les pays occidentaux qui seront, selon des analystes, la clef pour reprendre aux Russes les territoires qu’ils occupent. « Avec (ce que nous avons), nous pouvons aller de l’avant et réussir. Mais nous perdrions beaucoup de monde. Je pense que c’est inacceptable. Donc nous devons attendre. Nous avons encore besoin d’un peu de temps supplémentaire », a déclaré M. Zelensky selon la BBC.
Le calendrier concernant le déclenchement par Kiev des opérations pour tenter de reprendre du terrain dans les régions de Donetsk et de Lougansk (est) ainsi que de Kherson et de Zaporijjia (sud) dont Moscou a revendiqué l’annexion demeure ainsi une question ouverte.
Londres va fournir des missiles de croisière
Dans ce contexte, le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait fournir à l’Ukraine des missiles de croisière Storm Shadow, devenant le premier pays à lui livrer ce type d’armement de longue portée, qui peut frapper à 250 kilomètres. Les Occidentaux étaient jusque-là réticents à envoyer des armes qui permettent potentiellement à l’Ukraine d’atteindre en profondeur le territoire russe, de peur d’une escalade dans les combats. « Le don de ces systèmes d’armes donne à l’Ukraine la meilleure chance de se défendre contre la brutalité continue de la Russie », a expliqué le ministre britannique de la Défense Ben Wallace.
Dans le même temps, l’ambassadeur des États-Unis à Pretoria, Reuben Brigety, a accusé l’Afrique du Sud d’avoir fourni « des armes et des minutions » à la Russie, en dépit de sa neutralité déclarée dans le conflit avec l’Ukraine. Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov avait assuré fin avril que « les préparatifs touchaient à leur fin » en vue d’une contre-offensive.
Pas de chars des États-Unis pour la contre-offensive
« Les équipements ont été promis, préparés et partiellement livrés. Au sens large, nous sommes prêts », avait-il affirmé. « Quand Dieu le voudra, (quand il y aura) la météo et la décision des commandants, on le fera. » Il avait cependant regretté que les puissants chars Abrams promis par les États-Unis n’aient « pas le temps de participer à cette contre-offensive », leur livraison ne devant intervenir que fin 2023.
L’Ukraine a en revanche obtenu des centaines d’autres chars, des avions, des munitions et d’autres armements de la part de ses soutiens occidentaux. Depuis le début de l’invasion russe, en février 2022, elle a reçu plus de 150 milliards de dollars d’aide, dont 65 milliards dans le domaine militaire. Pour les autorités ukrainiennes, le succès de la contre-offensive est d’autant plus important qu’il pourrait déterminer l’aide occidentale future, quand certains appellent à des pourparlers de paix avec la Russie.
Une contre-attaque qui bat son plein ?
Le président Volodymyr Zelensky a demandé jeudi de ne pas « faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle cède des territoires ». Commentant l’interview de M. Zelensky, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a quant à lui accusé jeudi le président ukrainien d’être « malhonnête » dans ses propos à la BBC, car la contre-offensive ukrainienne « bat son plein ».
Mercredi, un haut responsable militaire ukrainien avait affirmé que les forces de Kiev avaient mené des contre-attaques à Bakhmout, l’épicentre des combats dans l’est, et forcé les troupes russes à reculer à certains endroits. « Dans la direction (de Bakhmout), des unités des forces armées ukrainiennes pénètrent sur les flancs et, malheureusement, à certains endroits, réussissent », a dit M. Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille. « Le plan de l’armée ukrainienne est en action (…), toutes les unités qui ont été entraînées et qui ont reçu les armes, les chars et tout le nécessaire sont déjà pleinement engagées » dans les combats, a-t-il ajouté.
En conflit ouvert avec la hiérarchie militaire russe, le patron de Wagner se plaint d’un manque de munitions pour ses hommes, entretenu selon lui à dessein par l’état-major, et a menacé de se retirer de Bakhmout. Contrôlée à plus de 90% par les Russes, cette ville est le théâtre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière depuis le début de la guerre.
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