L’Ukraine a estimé vendredi que le feu vert américain sur l’utilisation d’armes occidentales contre des cibles en Russie, sous certaines conditions, « renforcera significativement » sa défense face aux assauts russes, notamment dans la région de Kharkiv où l’armée de Moscou a lancé une offensive début mai.
« Cela renforcera significativement notre capacité à contrer les tentatives russes pour se masser des deux côtés de la frontière », s’est félicité Serguiï Nykyforov, le porte-parole du président ukrainien Volodymyr Zelensky, à un petit groupe de médias, dont l’AFP.
Le porte-parole s’exprimait à la suite d’un entretien accordé par M. Zelensky à des médias britanniques et afin de souliner que certaines restrictions sur les types d’armes que l’Ukraine pourra utiliser pour frapper le territoire russe seraient maintenues, sans donner davantage de précisions.
Les États-Unis ont donné leur feu vert
Jeudi, le président américain Joe Biden a donné son feu vert pour que l’Ukraine frappe sous certaines conditions des cibles sur le sol russe, selon un responsable américain qui a requis l’anonymat. « Notre position d’interdiction de l’utilisation d’ATACMS ou de frappes en profondeur à l’intérieur de la Russie n’a pas changé », a-t-il dit.
Les ATACMS sont des missiles de longue portée fournis par les Américains à l’Ukraine, pouvant aller jusqu’à 300 km de distance.
Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, est la cible quasi-quotidienne de bombardements venant principalement du territoire russe. La Russie a lancé début mai une offensive dans la région, et gagne du terrain face à une armée ukrainienne en difficulté.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait laissé entendre mercredi que les États-Unis avaient infléchi leur position en termes de frappes ukrainiennes sur le sol russe. « Alors que les conditions ont changé, alors que le champ de bataille a changé, alors que la Russie a modifié la manière de conduire son agression, nous nous sommes adaptés et ajustés et je suis convaincu que nous continuerons de le faire », avait-il dit à la presse lors d’une visite en Moldavie, pays frontalier de l’Ukraine.
Le revirement opéré par M. Biden intervient après des semaines de tractations en coulisses entre la Maison Blanche, des hauts responsables de l’armée et du Département d’État, consécutives au lancement de l’offensive russe sur Kharkiv le 10 mai.
L’Otan pousse depuis plusieurs semaines les capitales occidentales à lever des restrictions qui « lient les mains dans le dos des Ukrainiens », selon les termes de son secrétaire général, Jens Stoltenberg, une position à laquelle se sont ralliés plusieurs pays, dont la France.
Vendredi matin, Berlin, jusque-là parmi les chancelleries les plus réticentes, a annoncé changer de posture et autoriser les forces ukrainiennes à utiliser des armes allemandes contre des cibles militaires en Russie pour se défendre des attaques lancées par Moscou, notamment dans la région frontalière de Kharkiv.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.