L’Ukraine entre vendredi dans sa deuxième année de guerre contre les forces russes, marquant le premier anniversaire d’une invasion face à laquelle elle a affiché une résistance acharnée et, aidée des Occidentaux, infligé des revers inattendus à Vladimir Poutine.
Les troupes russes ont pénétré sur le territoire ukrainien au petit matin du 24 février 2022, lançant le pire conflit que l’Europe a connu depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Un an plus tard, des villes ukrainiennes ont été réduites en champs de ruines, une partie du pays est sous occupation russe et les deux camps comptent chacun plus de 150.000 tués ou blessés, selon des estimations occidentales.
Des cérémonies pour commémorer les morts à la guerre
Le président Volodymyr Zelensky est attendu avec une conférence de presse, tandis que des cérémonies locales sont prévues notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, théâtre d’un massacre de civils imputé aux troupes russes.
L’Assemblée générale de l’ONU a exigé jeudi un retrait « immédiat » des troupes russes d’Ukraine, votant à une majorité « écrasante » une résolution et appelant à une paix « juste et durable ».
La Chine n’a pas voté pour le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine
Vendredi, la Chine, qui s’est abstenue lors du vote, a appelé Moscou et Kiev à « reprendre le dialogue direct aussi vite que possible » en vue d’une « solution pacifique ».
Dans un document intitulé « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne », Pékin, qui cherche depuis quelques semaines à jouer un rôle de médiateur, rejette tout recours à l’arme nucléaire, alors que le président russe Vladimir Poutine a brandi cette menace.
De potentielles livraisons d’armes à la Russie par la Chine
« Il faut s’opposer à la menace ou au recours à l’arme nucléaire » et « les parties (impliquées) dans le conflit » doivent se conformer strictement au droit humanitaire international, soutient le ministère chinois des Affaires étrangères, au moment où Washington et l’Otan s’inquiètent de potentielles livraisons d’armes par la Chine à la la Russie, ce que Pékin dément.
Le renseignement ukrainien a dit s’attendre à des « provocations à grande échelle » de Moscou, y compris à des frappes de missiles.
Des commémorations à travers le monde
À Paris, la Tour Eiffel a été illuminée dès jeudi soir aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien. À Londres, une minute de silence et une prière en présence de députés et diplomates auront lieu avant une marche jusqu’à l’ambassade russe.
En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz s’exprimera après une cérémonie en présence de l’ambassadeur ukrainien et une protestation est prévue devant l’ambassade russe et la Porte de Brandebourg à Berlin.
Les Ukrainiens restent convaincus de leur triomphe
À la veille de l’anniversaire, M. Zelensky a une nouvelle fois promis la victoire aux Ukrainiens.
« Nous n’avons pas craqué, nous avons surmonté de nombreuses épreuves et nous triompherons. Nous demanderons des comptes à tous ceux qui ont apporté ce mal, cette guerre sur notre terre », a-t-il lancé.
Bien qu’éprouvés, les Ukrainiens interrogés jeudi restaient convaincus de leur triomphe.
« La victoire sera nôtre et tout ira bien. J’espère que tout sera bientôt terminé », a dit Sofia, 19 ans, une habitante de Kramatorsk, dans l’Est.
Oksana, 60 ans, a confié, elle, « vivre dans la peur » et « attendre la paix ». « Nous voulons que la guerre soit bientôt terminée, nous sommes fatigués de vivre comme ça », a-t-elle dit.
La Russie fustige l’occident
Vladimir Poutine n’a pas attendu l’anniversaire du conflit pour fustiger les Occidentaux, qu’il accuse d’envenimer le conflit dans l’espoir « d’en finir » avec la Russie.
Loin de reculer, il a juré mercredi devant le Parlement russe de poursuivre « méthodiquement » son offensive en Ukraine, dans ce qu’il a qualifié de « terres historiques » devant appartenir à son pays.
Malgré les difficultés sur le front, les pertes et la mobilisation, l’anniversaire de la guerre risque de faire peu de vagues en Russie, où toute critique envers l’armée est sévèrement réprimée et l’opposition est emprisonnée ou en exil.
Entre désespoir et indifférence
Jeudi, les Moscovites interrogés par l’AFP oscillaient entre désespoir et indifférence.
« Je ne vois aucun avenir. Je ne vois pas l’intérêt d’avoir des enfants ni de faire évoluer mon propre cerveau. A quoi ça sert? », lance Rouslan Melnikov, un enseignant de 28 ans.
Lioubov Ioudina assure elle que la vie « n’a pas changé du tout », bien que des amis ont vu leurs fils être mobilisés. « Certains sont morts, c’est comme ça », dit cette agente de sécurité de 48 ans.
La Russie espère désormais conquérir les quatre régions dont elle a revendiqué l’annexion et où se concentrent les combats, notamment autour de la ville-forteresse de Bakhmout, qui tient bon malgré des avancées russes récentes.
Les Occidentaux, unis dans leur soutien à Kiev, ont adopté une pluie de sanctions contre Moscou, visant ses revenus gaziers et pétroliers, son secteur bancaire, aérien et l’industrie de la Défense.
La guerre a un coût
Depuis un an, Européens et Américains ont offert plus de 128 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine, selon le Kiel Institute for the World economy.
Jeudi, Washington a annoncé une nouvelle aide militaire de 2 milliards de dollars à l’Ukraine, sans donner de détails.
Des sanctions supplémentaires contre Moscou
Dans le même temps, les Occidentaux continuent de prendre des mesures de rétorsion.
Les États-Unis ont promis jeudi de nouvelles sanctions « considérables » à l’encontre de Moscou et l’UE prépare un dixième train de restrictions qui viseront notamment des entreprises iraniennes accusées d’avoir fourni des drones à Moscou.
Réunis en Inde, les ministres des Finances des pays du G7 ont discuté de nouvelles sanctions et augmenté leur soutien économique à Kiev, qui a été porté à 39 milliards de dollars pour 2023.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak doit, vendredi, lors d’une visioconférence, appeler ses alliés du G7, à fournir plus rapidement de l’artillerie à l’armée ukrainienne et à lui apporter des armes de plus longue portée.
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