EUROPE

L’Ukraine ne confirme pas l’usage de missiles nord-coréens par la Russie

janvier 5, 2024 11:55, Last Updated: janvier 5, 2024 12:07
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L’Ukraine a indiqué vendredi ne pas pouvoir corroborer à ce stade l’usage par la Russie de missiles nord-coréens au lendemain d’accusations en ce sens des États-Unis.

« À ce stade, nous n’avons pas d’informations sur l’usage de tels missiles », a indiqué le porte-parole de l’armée de l’air, Iouri Ignat, à la télévision ukrainienne. « Les États-Unis ont fait une déclaration en ce sens, dès lors des experts vont étudier l’épave (de missile) et nous pourrons dire ensuite si c’est le cas ou non. Je ne peux pas encore confirmer », a-t-il ajouté.

Les États-Unis, principal soutien militaire et financier de Kiev depuis le début de l’invasion russe il y a près de deux ans, ont affirmé que des missiles fournis par Pyongyang avaient été lancés contre l’Ukraine lors des deux bombardements du pays par la Russie les 30 décembre et le 2 janvier.

« Nos informations indiquent que la Corée du Nord a récemment fourni à la Russie des systèmes de lancement de missiles balistiques et plusieurs missiles balistiques », a ainsi affirmé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.

Le responsable a assuré, mais sans dévoiler de preuves, que les forces russes avaient lancé au moins un de ces missiles le 30 décembre, s’écrasant dans un champ de la région de Zaporijjia (sud), et plusieurs autres mardi, lors d’une nouvelle attaque massive qui a fait six morts à Kiev, dans ses environs et à Kharkiv (est). La Russie a opéré un rapprochement accéléré avec la Corée du Nord depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.

En septembre 2023, Kim Jong Un s’est rendu dans l’Extrême-Orient russe où il a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine, une relation qui inquiète Washington qui craint que Moscou puisse muscler le régime nord-coréen pour faire face aux Occidentaux et leurs alliés d’Asie.

Si aucun accord militaire entre les deux pays sous sanctions occidentales n’a été annoncé à l’époque ni depuis, la Corée du Nord est d’ores et déjà soupçonnée d’avoir fourni à l’armée russe plus d’un million d’obus d’artillerie destinés aux opérations en Ukraine.

Des besoins énormes de munitions pour les belligérants

Moscou comme Kiev ont des besoins énormes de munitions pour poursuivre les combats. La Russie a démultiplié sa production d’armement, s’est approvisionnée auprès de l’Iran, en particulier en drones, et, selon les Occidentaux, auprès de la Corée du Nord.

L’Ukraine a pu elle compter sur l’aide militaire américaine et européenne, mais la poursuite de ce soutien est menacée par les divisions politiques aux États-Unis et des désaccords au sein de l’UE. Or le territoire ukrainien est de nouveau visé par des attaques massives de missiles et de drones, et les stocks de munitions de la défense antiaérienne ne sont pas infinis. Par ailleurs, les Occidentaux se montrent toujours réticents à fournir aux Ukrainiens des armes de longues portées capables de frapper le territoire russe en profondeur.

Des voitures incendiées et brûlées sont visibles après une frappe de missile à Kiev le 2 janvier 2024. (Photo GENYA SAVILOV/AFP via Getty Images)

Kiev a de son côté multiplié depuis le début de l’année les frappes contre la région frontalière russe de Belgorod et la Crimée annexée par Moscou.

Le 29 décembre les bombardements russes de l’Ukraine ont fait 55 morts à travers le pays, dont 32 à Kiev, un record dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’invasion. En représailles, les forces ukrainiennes ont frappé la ville russe de Belgorod, faisant 25 morts, un bilan sans précédent.

Le 30 décembre, la Russie a frappé la ville de Zaporijjia (sud) avec un missile, selon les autorités régionales. Le 2 janvier, dans la foulée de menaces de Vladimir Poutine, l’armée russe a encore lancé une centaine de missiles et une trentaine de drones contre l’Ukraine, faisant cette fois-ci six morts, alors que Kiev parvenait à abattre près des trois-quarts des projectiles. Depuis, l’Ukraine a tiré nombre de missiles et de drones en direction de la Crimée, de Belgorod, où la rentrée scolaire a été repoussée du 9 au 19 janvier, et d’autres régions de l’ouest de la Russie.

21 drones explosifs russes abattus vendredi

L’Ukraine a dit vendredi avoir abattu 21 des 29 drones explosifs lancés par la Russie durant la nuit, sans faire état de dégâts majeurs. « La défense antiaérienne a abattu 21 des 29 drones d’attaque lancés contre les régions de Mykolaïv, Kherson, Dnipro, Tcherkassy, Kirovograd et Khmelnytsky » du sud et du centre du pays, a indiqué l’armée de l’air sur Telegram, précisant que ces engins étaient comme toujours des appareils de conception iranienne Shahed.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Russie a attaqué son voisin avec 29 drones explosifs lancés en deux vagues, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne assurant en avoir abattu 21 dans le centre, le sud et l’ouest du pays. Sur le front, depuis l’échec de la contre-offensive ukrainienne de l’été 2023, ce sont les forces russes qui sont à l’initiative, en particulier dans l’est, autour de la ville d’Avdiïvka.

Les défenses ukrainiennes ont néanmoins tenu, et Kiev assure infliger des pertes très importantes aux Russes.

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