TRADITIONS CHINOISES

La lune de la mi-automne dans la poésie classique chinoise (2ème partie)

septembre 11, 2016 17:20, Last Updated: septembre 15, 2016 6:10
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Le 8 septembre, le peuple chinois célèbrera de part le monde le Zhongqiu Jie (中秋節), aussi connu sous le nom de Festival de la mi-automne. Il tombe chaque année le 15è jour de la 8è lune du calendrier lunaire.

C’est une occasion importante pour les familles de se retrouver et d’admirer l’éclat de la pleine lune des récoltes, tout en savourant quelques gâteaux de lune.

Alors que le festival est le plus souvent associé à la légende de Chang E, depuis les temps anciens, la lune de la mi-automne a été source d’inspiration pour les poètes chinois. Au travers de vers poétiques sur cet astre, ils ont exprimé joies et peines, hauts et bas, spleen et espoir.

La poésie de Tu Fu

Avec Li Bai, Tu Fu (ou Thou Fou, 712-770 ) fait partie des poètes chinois majeurs de la dynastie Tang. Il considéré par nombre de critiques littéraires comme le plus grand poète chinois de tous les temps.

Né dans une famille d’érudits, Tu Fu a fait preuve de son talent pour la poésie alors qu’il était encore jeune. En plus de réciter nombre de poèmes célèbres de son temps, il pouvait écrire de la poésie à l’âge de sept ans. Il a également reçu une éducation confucéenne.

Alors qu’il échoue à l’examen impérial en 735, Tu Fu se met à voyager à travers le pays. Il finit par se forger une réputation en tant que poète. Au cours de ses voyages, il a rencontre d’autre poètes de son temps, dont le poète Li Bai en 744.

Durant une courte période, Tu Fu, inspiré par ses voyages en compagnie de Li Bai, porte un intérêt particulier sur le taoïsme. Cependant, de retour à Chang’an, la capitale, son travail se tourne de nouveau sur le confucianisme.

Pendant de nombreuse années, bien qu’il n’ait pas eu de poste officiel, Tu Fu est resté bien vu des hauts dirigeants. Il a maintenu ce statut bien qu’étant sans le sou et malgré qu’il ait échoué une deuxième fois à l’examen impérial.

Tu Fu se marie aux alentours de 752 et devient le père de cinq enfants, trois filles et deux fils. Il contracte une maladie pulmonaire en 754 et durant le reste de sa vie, il a continuellement souffert d’une maladie après l’autre.

Tu Fu et sa famille ont vécu dans la pauvreté et leurs amis leur procuraient un soutien financier. À partir de 765-766, lui et sa famille déménagèrent souvent, voyageant lentement en raison de sa santé. Ils finirent par s’implanter à proximité des Trois Gorges, sur le fleuve Yangtse.

Tu Fu était employé en tant que secrétaire non-officiel par son ami et mécène Bo Maolin, qui devint le gouverneur de région en 766. C’est durant cette période que Tu Fu a écrit environ 400 poèmes, la dernière production de son travail le plus raffiné. Deux ans plus tard, Bo mourut et Tu Fu et sa famille se remirent à voyager.

Tu Fu mourut à l’âge de 58 ans dans le Sud-Est de la Chine. Les commentaires sur sa vie laissent penser qu’il était attentionné, affectueux, généreux, pieux, loyal et patriote.

On ne connaît officiellement que très peu sur la vie de Tu Fu, ce qui est connu repose en majorité sur ses poèmes. A partir des deux poèmes présentés plus bas, on peut appréhender son désir prononcé pour la paix et l’amour envers sa famille.

Clair de lune

La lune dans le ciel de Fuzhou cette nuit,

Ma femme sûrement la regarde seule depuis notre chambre.

Tristement, je pense à mes enfants au lointain,

Ils sont trop jeunes pour comprendre mon absence et se souvenir de Chang’an.

Ses cheveux détachés, comme une brume parfumée,

Et ses bras blancs pareil au jade, frissonnent sous la pâleur de la lune,

Quand nous pencherons-nous à la fenêtre ensemble,

Laissant les rayons de lune sécher nos larmes ?

Songeant à mes frères par une nuit de lune

Les tambours de l’armée dissuade les hommes de voyager.

On peut entendre l’oie aux frontières du pays à l’automne.

La rosée sera fera givre après ce soir.

La lune semble plus claire dans mon pays.

Tous mes frères sont séparés les uns des autres.

Nulle part on peut demander s’ils sont en vie ou morts.

Nos lettres envoyées n’ont pas été reçues.

Le combat se poursuit impassiblement.

Version anglaise : The Mid-Autumn Moon in Classic Chinese Poetry (Part 2)

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