TRADITIONS CHINOISES

La lune de la mi-automne dans la poésie classique chinoise (4e partie)

septembre 15, 2016 8:00, Last Updated: avril 3, 2021 20:45
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La lune des poètes

Les jours de la mi-automne ont toujours été pour les poètes chinois le temps d’exprimer leur sentiments et pensées les plus profonds, s’appuyant sur l’astre lunaire, objet d’inspiration des plus prisés. À travers ces réflexions poétiques, on peut presque lire leur pensée et ressentir leurs émotions.

Les poètes étaient souvent vagabonds, loin de chez eux. Ils se languissaient de leur foyer et des êtres chers restés au loin, en particulier lors des soirées de la mi-automne, le regard plongé dans la pleine lune des récoltes, ou buvant seuls au clair de lune.

Ils pouvaient oublier tous les ennuis et les épreuves de leurs périples mais, dans la clarté de la lune, ils ne pouvaient abandonner les souvenirs de leur foyer ou de leur famille et de leurs amis.

La poésie de Su Shi

Su Shi (1037-1101), également connu sous le nom de Su Dongpo, est une figure importante de la littérature chinoise. Écrivain, poète, peintre et calligraphe, il était également un dignitaire de la cour de la dynastie Song (960–1279).

Su Shi est né dans une famille de lettrés et ses parents avaient tous deux reçu une bonne éducation. Su Shi était âgé de 19 ans quand lui et son jeune frère ont passé l’examen du service civil, un prérequis pour les postes haut-placés du gouvernement. Par la suite, il a occupé nombre de postes officiels, dont la direction du Comité des Rites (pour les cérémonies impériales et les cultes).

Su Shi a puisé la plupart de son inspiration poétique et artistique dans le taoïsme et le bouddhisme. Il est généralement considéré comme le plus grand poète de la dynastie Song. Sa composition « Fu », un genre de poème satirique de forme libre, a été mainte fois adaptée par les générations suivantes.

Ses vers satiriques, principalement en opposition avec le pouvoir politique, lui ont valu une carrière tumultueuse. Après qu’il ait écrit un poème satirique critiquant les politiques promues par le puissant premier ministre Wang Anshi, il fut emprisonné puis exilé.

Su était doué d’une personnalité libre et spirituelle et ses poèmes de jeunesse étaient plein de perspicacité et d’énergie. Durant son exile, s’étant échappé de justesse avec sa femme, Su Shi prit plaisir à mener une vie simple, à cultiver la terre et à écrire.

Cette expérience fut pour lui un moyen d’élargir son esprit au travers de réflexions sur le sens de la vie. La majorité de son travail le plus populaire a été produit au cours de cette période.

En 1101, Su fut gracié et de nouveau appelé à revenir au palais. Il mourut en chemin vers sa nouvelle assignation.

Su Shi et son plus jeune frère étaient très proches. En tant que fonctionnaire du gouvernement dans une famille de fonctionnaires, Su Shi était souvent séparé d’eux. En 1078, son jeune frère put le rejoindre pour le festival de la mi-automne. Inspiré par sa visite, Su Shi écrivit le poème suivant, illustrant combien est précieux le temps passé avec la famille.

Le festival de la mi-automne est une occasion importante pour les membres d’une famille de se retrouver et d’admirer la clarté de la lune en savourant des gâteaux de lune. Ce festival perdure depuis plus de 3 000 ans et remonte au culte de la lune du temps de l’ancienne dynastie Shang. (Jane Ku/Epoch Times)

 

Lune de la mi-automne

Comme les nuages du soir se retirent, une brise claire et fraîche se lève.

La roue de jade traverse silencieusement la Rivière d’Argent.

Cette vie cette nuit a rarement été douce.

Où verrons-nous cette lune dans un an ?

Mélodie de l’eau

Quand apparut la lune claire pour la première fois ? Je lève mon verre et demande au ciel sombre.

Je me demande, dans le palais du Ciel, quelle année sommes nous ce soir.

J’aimerais chevaucher le vent et retourner là-bas, pourtant je crains la tour de cristal et le palais de jade. Étant au sommet, il faut bien supporter la froideur.

Se levant pour danser avec l’ombre claire ; il ne ressemble plus au monde mortel.

Tournant autour du pavillon rouge, perçant sous une porte forgée de soie, brillant sur les insomnies.

Sans rancune, mais comment se fait-il que la lune soit toujours pleine à l’heure des séparations.

Les hommes ont les chagrins, les joies, les départs et les retrouvailles ; la lune peut aussi être faible, claire, demie et pleine. Cela n’a jamais été parfait depuis les temps anciens.

Que longévité soit accordée aux êtres humains ! Malgré les milliers de lieues qui les séparent, tous peuvent partager ensemble la beauté de la lune.

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