Ni vu, ni connu. L’Urssaf n’a pas (encore) réussi à faire main basse sur les retraites complémentaires du privé, mais elle s’est emparée de celles des professions libérales.
Fondée en 1978, la Cipav est la principale caisse de retraite des professions libérales. Elle couvre plus de 400 métiers et compte 1.4 millions d’adhérents dont 477 000 sont actifs. Le montant de ses réserves est estimé à 6.6 milliards d’euros (selon son dernier rapport d’activité) et celui des cotisations est de 1.2 Mds d’euros par an.
Environ 50 % du portefeuille de la Cipav est aujourd’hui positionné sur des produits de taux, 38 % en actions et 12 % en immobilier. Elle offre un rendement technique de 6,80 %. Un adhérent met 12 ans, après son départ en retraite, pour récupérer les sommes cotisées. Grâce à ce taux de rendement allié à un rapport démographique favorable (6,6 cotisants pour 1 retraité), la caisse dégage un excédent qui lui permet de constituer des réserves sur le long terme. La Cipav est bien gérée, ce qui n’a pas plu au gouvernement qui vient de confier ses cotisations à l’Urssaf à partir du 1er janvier 2023.
Comme l’IREF l’a écrit, les comptes de l’Urssaf sont truffés d’erreurs selon la Cour des comptes. Elle devient pourtant l’interlocuteur unique des professionnels libéraux relevant de la Cipav pour la collecte de l’ensemble de leurs cotisations et contributions sociales personnelles. On « punit » un organisme qui fonctionne correctement en transférant l’argent qu’il reçoit à un autre qui est incapable de mettre de l’ordre dans sa comptabilité. Après la Cipav, à qui le tour ?
Article écrit par Nicolas Lecaussin, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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