Le géant des télécoms chinois Huawei, qui fait construire une usine en Alsace, sa première hors de Chine, y débutera « fin 2025 » sa production d’équipements pour réseaux mobiles, notamment 5G, a affirmé samedi le directeur général adjoint de sa branche française. Pourtant de nombreux pays dans le monde entier ont banni de leurs infrastructures les équipementiers chinois liés au Parti communiste chinois, en raison des risques touchant à la sécurité nationale.
Cette « usine va sortir de terre » et « va lancer normalement (sa production) vers fin 2025 », a déclaré Minggang Zhang sur France Inter. « L’ambition, c’est produire un milliard de marchandises par an avec 500 emplois à la clé, et c’est fabriquer en France pour fournir l’ensemble du marché européen », a-t-il précisé.
Bientôt une usine #Huawei en Alsace ? « La construction est en cours,
L’objectif est de produire 1 milliard de marchandises par an avec 500 emplois à la clé à terme. Et de fabriquer en France pour fournir l’ensemble du marché européen. » @Minggang_Zhang @HuaweiFr @franceinter pic.twitter.com/tKQk605lkv— Alexandra Bensaid (@Alex_Bensaid) December 2, 2023
Un objectif visé même si l’Allemagne envisage d’interdire les pièces fabriquées par Huawei et par ZTE, autre constructeur chinois, dans ses réseaux 5G à partir de 2026. Et même si la Commission européenne a appelé les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure de leurs réseaux mobiles ces deux fournisseurs qu’elle juge à risque pour la sécurité de l’UE.
« La construction progresse et ça avance bien. Et l’ensemble du marché européen, on y est, on progresse, on travaille bien et tout en adoptant une manière totalement transparente pour les différents États, les différents interlocuteurs », a assuré Minggang Zhang, en se disant « confiant ».
10.000 emplois générés
Concernant la France, Huawei avait annoncé fin 2020 sa décision d’installer une usine au Business Parc de Brumath (Bas-Rhin), ville d’environ 10.000 habitants située à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg, non loin de Haguenau, et d’y investir 200 millions d’euros. Ce site décrit comme « écologique » doit produire les principaux équipements composant les stations de base sans fil (c’est-à-dire les antennes) destinées au marché européen.
Arrivé en 2003 en France, où le groupe a ouvert six centres de recherche et un centre mondial de design à Paris, Huawei dit avoir réalisé dans l’Hexagone 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et revendique près de 10.000 emplois générés.
L’entreprise revendique également une part de 20% du marché français des infrastructures télécoms, malgré les fortes restrictions issues de la loi dite « anti-Huawei » de 2019, visant à prémunir les réseaux français de « risques d’espionnage, de piratage et de sabotage » permis par la 5G.
Sécurité nationale en danger
De nombreux pays dans le monde ont interdit l’utilisation d’équipements de télécommunications de Huawei – en particulier dans les réseaux 5G. C’est notamment le cas de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle‑Zélande, et des États‑Unis. Ces derniers ont notamment déclaré en novembre dernier que les produits des sociétés comme Huawei faisaient courir un « risque inacceptable pour [la] sécurité nationale des États‑Unis ou la sécurité et la protection des personnes aux États‑Unis. » Washington a interdit la vente d’équipements de cinq fournisseurs chinois, dont Huawei et ZTE, invoquant des risques d’espionnage ou de sabotage des réseaux occidentaux, ce que démentent ces entreprises. En Europe, la Suède, le Danemark, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, ou encore le Royaume-Uni ont tous banni Huawei de leur réseau 5G.
En mars 2021, environ 150 personnes avaient manifesté devant le conseil régional du Grand Est à Strasbourg contre l’implantation prévue de l’usine Huawei, dénonçant les liens entre le géant chinois des télécoms et le régime de Pékin. Brigitte Guiraud, présidente de l’Association Initiative Citoyenne qui organisait le rassemblement, avait pointé de possibles risques pour la « sécurité nationale », alors que l’implantation du site est prévue à proximité de sites militaires de renseignement. Les manifestant ont également dénoncés les violations des droits de l’homme. Rassemblés face au conseil régional, ils ont brandi des drapeaux tibétains ou des pancartes proclamant « Huawei = persécution des Ouïghours » ou encore « Pas d’usine Huawei en Alsace ».
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