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Migrants : prison ferme requise pour les membres d’une filière d’immigration clandestine entre l’Italie et la France

février 13, 2020 11:57, Last Updated: février 13, 2020 19:09
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Originaires d’Afrique de l’Ouest pour la plupart, ils comparaissent depuis mardi devant le tribunal correctionnel pour aide au séjour irrégulier en bande organisée et association de malfaiteurs.

Des peines de six mois avec sursis à huit ans de prison ferme ont été requises jeudi à Lyon contre onze personnes jugées après le démantèlement en 2018 d’une filière d’immigration clandestine entre l’Italie et la France, qui a permis l’entrée de plus d’un millier de migrants. Ils sont poursuivis pour des rôles de chauffeurs, de rabatteurs ou de commanditaires.

De sept à huit ans de prison ferme pour les peines les plus lourdes, avec interdiction définitive du territoire français ont été réclamées par le procureur de la République Olivier Chevet contre les trois « donneurs d’ordre identifiés dans le dossier ». Ils supervisaient l’ensemble de la filière qui partait de Turin en Italie.

1 500 migrants passés

Trois à quatre ans ferme ont été réclamés pour les chauffeurs qui convoyaient les migrants dans des camionnettes surchargées, par les cols et les tunnels de Savoie et des Hautes-Alpes.

Le procureur a en revanche estimé que le loueur de fourgonnette, un ressortissant chinois basé en région parisienne et qui louait les véhicules sans déclaration, n’avait pas forcément « connaissance de l’usage qui allait être fait de ses camions ». Une peine de six mois avec sursis a été requise à son encontre. « Au total, cette organisation a fait rentrer 1 500 migrants sur le territoire français, ce qui a représenté de 3,5 à 7 % de l’immigration clandestine d’une année », a souligné M. Chevet dans son réquisitoire.

Selon le magistrat, les éléments du dossier permettent d’évaluer à un millier le nombre de personnes qui ont été transportées par les routes des Alpes en l’espace de six mois. Un nombre auquel il faut selon lui ajouter environ cinq cents migrants clandestins qui sont passés par la suite par Vintimille et Nice en train.

300 à 350 euros par trajet

À l’argument de l’altruisme, avancé par certains prévenus, M. Chevet a répondu en décrivant une organisation « comparable à une plateforme ou à un service Uber ».  « On sait que les parcours de migration sont difficiles et douloureux, les migrants arrivent totalement perdus, ils ont profité de leur situation de vulnérabilité », a-t-il conclu.

Instruite par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon, cette affaire porte sur l’organisation de plusieurs dizaines de voyages clandestins, par fourgonnettes puis par trains, de 2016 à 2018, entre Turin (Italie) et la région parisienne, via les Alpes. Selon l’information judiciaire, les migrants d’origine africaine et en situation irrégulière, devaient payer de 300 à 350 euros pour un trajet.

 

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