Les « dégonfleurs de pneus » ou « Tyre Extinguishers », un mouvement qui vient tout droit du Royaume-Uni, ont encore frappé au cours du week-end du 8 et 9 octobre dernier à Lyon, dans le quartier de Confluence. Sauf que cette fois-ci, ils ont dégonflé les pneus du véhicule d’une personne en situation de handicap, créant ainsi la polémique sur les réseaux sociaux.
Lors d’une de ses opérations de dégonflage de pneus à Lyon le week-end dernier, le collectif des dégonfleurs n’a pas épargné ceux d’un véhicule affichant une vignette de stationnement pour personnes handicapées, ce qui a provoqué une vague d’indignation sur la Toile. L’un membre du collectif Tyre Extinguishers s’en est expliqué auprès de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, sans vraiment s’excuser.
Et la voiture était garée sur une place handicapée
Dans le quartier d’Ainay à Lyon, une quinzaine de SUV ont été la cible des « dégonfleurs » durant le week-end du 8 et 9 octobre. Ces activistes écologistes considèrent ces gros véhicules de sport comme très polluants, dangereux et inutiles, ainsi qu’ils l’expliquent sur leur site Internet. En dégonflant les pneus, leur but est donc d’empêcher les propriétaires de ces véhicules de circuler. Une fois leur méfait accompli, les auteurs laissent un mot sur le pare-brise des véhicules ciblés : « Attention ! Votre SUV tue ».
Sur les réseaux sociaux, les militants ont fait part de leurs actions. Et c’est ainsi qu’une photo a été postée sur leur compte « The Tyre Extinguishers », montrant l’un des véhicules ciblés. Mais de nombreux internautes ont fait remarquer que sur le pare-brise de celle-ci se trouve une carte de stationnement pour personne en situation de handicap. De plus, il s’avère que la voiture est garée sur une place handicapée.
Toute polémique « qui détournerait l’attention de notre message premier est regrettable »
Loin de s’en offusquer outre mesure, un membre du collectif a qualifié cette « erreur » de « regrettable », auprès de France 3. « Nous évitons ces véhicules normalement, mais elle s’explique facilement : ce que nous faisons, en fonction du contexte, peut amener l’activiste à se précipiter et à ne pas remarquer la carte PMR. Ces actions se passant en pleine nuit, la fatigue peut aussi être une source d’erreur », a-t-il justifié.
Même si cet activiste admet que « le dégonflage d’un SUV de PMR peut être un peu contre-productif pour le mouvement, à Lyon mais même à plus grande échelle », il estime néanmoins que « toute polémique évitable qui détournerait l’attention de notre message premier est regrettable ». Il affirme en outre que « suffisamment de personnes d’une grande mauvaise foi », « essaient de décrédibiliser notre action en nous accusant de ‘mise en danger de la vie d’autrui’ ». Or il spécifie que chaque conducteur est prévenu « et que sur près de 10.000 véhicules touchés, pas un accident n’est à déplorer ».
En tous cas, le mouvement prend de l’ampleur aux quatre coins de France. Tyre Extinguishers indique sur son site que les pneus de 248 SUV ont été dégonflés dans plusieurs villes telles que Meudon, Clamart, Paris ou encore Toulouse.
Rappelons cependant que les auteurs de ces pratiques s’exposent à des sanctions. L’article 322-1 du Code pénal mentionne en effet que « la destruction, la dégradation ou la détérioration d’un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d’emprisonnement et de 30.000€ d’amende, sauf s’il n’en est résulté qu’un dommage léger ».
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