À bout de patience, plusieurs riverains se sont organisés en collectifs afin de faire pression sur les pouvoirs publics et de renforcer la présence policière.
Depuis plusieurs semaines, des habitants de plusieurs quartiers de la capitale des Gaules dénoncent les incivilités et les nuisances dont ils sont victimes quotidiennement.
Une situation devenue intenable pour Nathalie Balmat, habitante de La Guillotière, un quartier du centre-ville qui s’étend sur le 3e et le 7e arrondissement lyonnais. À la tête de l’association « Guillotière en colère » qui regroupe une trentaine d’habitants du quartier, Mme Balmat était l’invitée de la matinale locale Bonjour Lyon diffusée ce lundi sur BFMTV.
Excédée par l’ambiance délétère, la saleté, les dégradations en tout genre, les rodéos, les nuisances sonores et la violence qui gangrènent ce quartier, Nathalie Balmat a expliqué qu’elle avait désormais « l’impression de vivre dans une poubelle ».
« On a mesuré le bruit à 90 décibels, c’est énorme. Nos volets et fenêtres ne suffisent plus, même fermés, on n’entend plus notre télé. Il y a des regards qui sont très insistants, très menaçants, on nous a déjà menacés de mort dans la rue », a-t-elle ajoutée.
Et la Lyonnaise de donner un exemple des incivilités auxquelles sont régulièrement confrontés les riverains lorsqu’ils demandent aux fauteurs de troubles de se calmer : « On leur a simplement dit qu’ils faisaient un peu trop de bruit, qu’il était 23 heures et on nous a répondu : ‘Ici c’est La Guillotière, c’est la rue, c’est l’Afrique et vous n’allez pas faire long feu !’. »
« Des regards très menaçants »: Nathalie Balmat, la présidente de l’association « La Guillotière en colère » à Lyon dénonce le sentiment d’insécurité pic.twitter.com/e2VZtvICjY
— BFM Lyon (@BFMLyon) October 7, 2019
« On a des magasins d’alimentation générale qui se transforment en bars clandestins. Je n’avais jamais appelé la police en sept ans, et en l’espace de six mois, je les ai appelés au moins une dizaine de fois », renchérit Renaud, un autre habitant de la Guillotière.
« On se sent tous en danger », poursuit une commerçante du quartier.
Les habitants de la Guillotière sont exaspérés par les nuisances dans le quartier. pic.twitter.com/vMqS0RarpQ
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« Ils pourrissent la vie des gens du quartier »
Si Nathalie Balmat attend que la loi soit « simplement appliquée », elle n’exclut pas d’exercer un recours judiciaire au cas où les autorités resteraient insensibles à la détresse des habitants de La Guillotière.
Las d’attendre l’intervention de la police, le collectif « Presqu’île en colère » qui rassemble des habitants de La Presqu’île, un quartier qui s’étend sur le 1er et le 2e arrondissement, a pour sa part d’ores et déjà entamé une action en justice pour mettre la municipalité face à ses responsabilités.
Au sud de la ville, dans le quartier de Gerland, la colère des habitants en proie aux incivilités gronde également. En cause notamment, les rodéos quotidiens auxquels s’adonnent des voyous qui empêchent les habitants de trouver la tranquillité et menacent leur sécurité.
« Ils pourrissent la vie des gens du quartier. Les gens qui vivent dans les grands axes de Gerland ne dorment pas la nuit. On a des enfants qui traversent, des personnes âgées. Sur le boulevard Yves Farge, il y a un centre de personnes polyhandicapées […] On n’a pas envie que Gerland se transforme en circuit de course », confie Maxime, un habitant de Gerland.
Nuisances à Lyon: Maxime, habitant de la Guillotière, n’en peut plus du bruit sous ses fenêtres pic.twitter.com/Lvc5x8BPUu
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Là encore, les riverains demandent un renforcement de la présence policière afin de mettre un terme aux incivilités.
« Ces nuisances, qui sur le moment ne sont pas forcément graves mais qui sont répétitives, monopolisent bon nombre d’effectifs de la police nationale. Comme ce ne sont pas des actes d’extrême gravité, elles ne sont pas considérées comme prioritaire. Les fonctionnaires de police interviennent d’abord, en-dehors de leur patrouille, sur des missions d’une autre importance », tempère pourtant Hervé Redon, membre du syndicat policier Alliance.
À quelques mois des élections municipales, le sujet risque toutefois de revenir sur la table.
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