Sur un sujet aussi banal que les pistes cyclables, le champ lexical du « genre » est venu s’immiscer. Nombreux sont ceux qui n’ont pas compris l’utilisation d’un tel vocabulaire. Dans plusieurs tweets, Fabien Bagnon, vice-président de la métropole de Lyon chargé des voiries et mobilités, a expliqué pourquoi la ville réfléchissait sur la question des pistes cyclables non genrées.
Depuis ce samedi 4 juin, les pistes cyclables seront désormais « inclusives » et « non genrées » à Lyon, ainsi que le promeut Fabien Bagnon, qui a publié une photo du premier tronçon des Voies lyonnaises sur Twitter. Le thème a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux.
« Faites des pistes cyclables toutes simples, le reste on s’en fout ! »
Chargé de la voirie et des mobilités actives, Fabien Bagnon a souligné sur le réseau social que c’est « la communauté de femmes à vélo beyondmybike qui participe aux réunions techniques avec les équipes des Voies Lyonnaises pour concevoir des pistes non genrées et donc inclusives ». Cette précision faisait suite à la réflexion d’une internaute, quant à la parité des usagers.
La volonté de Fabien Bagnon de concevoir des pistes « inclusives » a déclenché tout un panel de commentaires sur les réseaux sociaux. Certains se sont sentis « dépassés » par ce type de discours, d’autres désabusés, d’autres encore sont restés dans l’incompréhension d’un tel débat.
« On veut des pistes cyclables non genrées, inclusives, populaires, participatives, citoyennes et solidaires, bio, locales, apaisées et festives, bienveillantes et résilientes, peut-être même zéro déchet », a notamment raillé un internaute. Un autre a également usé d’humour en demandant : « Quand aura-t-on enfin des pistes cyclables woke… Avec une piste pour les pauvres, une pour les racisés. Et pour les transgenre aussi il faudra une piste. » « Je suis une cycliste et je ne comprends pas non plus. Pourquoi fourrer ces mots partout et surtout n’importe où ? On dirait que vous ne savez même plus de quoi vous parlez. Faites des pistes cyclables toutes simples, le reste on s’en fout ! » a finalement suggéré l’un d’eux.
« On cherche à identifier ce qui peut freiner son utilisation par un genre »
De son côté, l’élu a tenté de s’expliquer, toujours sur Twitter. « Quand on parle d’aménagement non genré, on cherche à identifier ce qui peut freiner son utilisation par un genre », a-t-il expliqué, cherchant ainsi à savoir si cela pourrait être dû par exemple à « un problème d’éclairage nocturne » ou parce que « la piste est monopolisée pour des usages sportifs principalement masculins ».
Il a encore souligné que l’inclusivité signifiait « la possibilité d’avoir des pistes cyclables suffisamment larges et sécurisées pour permettre à des personnes en fauteuil roulant de se déplacer avec leurs vélos adaptés. Ou des familles de se sentir libre de circuler avec leurs enfants ». Il a également déclaré vouloir que les vélos en libre-service « soient le plus adaptés et égalitaires possibles ».
Un internaute a fait remarquer, à juste titre, que s’il faut « cinq tweets pour expliquer en quoi une piste cyclable est ‘non genrée’, c’est que le terme est inapproprié selon [lui] ».
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