Les opposants au chantier de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin ont décidé de saisir le tribunal administratif et de maintenir leur manifestation prévue ce week-end en vallée de Maurienne, après un décret d’interdiction de la préfecture pour « risques de débordements ».
Le décret a été publié jeudi après-midi. « Il y a des craintes quant à la sécurité des forces de l’ordre et des pompiers », a déclaré le préfet de Savoie François Ravier, lors d’un point presse. Il a précisé que « 2000 gendarmes et policiers » allaient être déployés dans cette vallée frontalière de l’Italie, avec 70 pompiers et des secours.
Appel à une manifestation maintenu
Une dizaine d’organisations dont les Soulèvements de la Terre et les No-Tav italiens ont prévu de manifester samedi aux côtés d’élus comme le maire EELV de Grenoble Éric Piolle et la député LFI Mathilde Panot. L’appel à manifester est maintenu, a déclaré à l’AFP Marc Pascal, référent EELV de Savoie. « Les motifs du préfet sont fallacieux, nous ne sommes pas terroristes », a-t-il dit à l’AFP. « Nous continuons d’appeler à une manifestation familiale, festive, non violente, pacifique »
L’avocat Arié Alimi a pour sa part indiqué avoir être saisi par EELV, Attac et l’association locale « Vivre en Maurienne » pour contester l’arrêté d’interdiction devant le tribunal administratif.
Les opposants dénoncent les impacts écologiques, notamment sur l’eau, de ce chantier « ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins ». Selon eux, des travaux vont « détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns, au détriment du vivant ».
Éléments radicaux
Le préfet a justifié l’arrêté d’interdiction par un défaut d’information des organisateurs sur le nombre de manifestants attendu et sur les parcours. Selon lui, ils pourraient être « entre 3000 et 4000 ». Il s’agit « notamment des personnes venant de régions extérieures et sans doute de pays étrangers frontaliers, notamment l’Italie et la Suisse ». « On nous a signalé la présence d’éléments radicaux, entre 300 et 500 », a ajouté le préfet citant des évaluations du ministère de l’Intérieur. « Considérant la volonté affichée par certains de mettre fin aux travaux, nous craignons des intrusions et des dégradations sur les chantiers », a-t-il souligné.
Jeudi matin, une manifestation de soutien au chantier a rassemblé environ 200 personnes, dont des élus, maires, députés et sénateurs, devant la gare de Saint-Jean-de-Maurienne.
Haut les cœurs pour le #LyonTurin à St-Jean-de-Maurienne ! La vallée mobilisée. pic.twitter.com/UO44lOLH3V
— La Transalpine Lyon-Turin ?????? (@LeLyonTurin) June 15, 2023
Le dossier suscite un regain de tensions entre partisans et opposants alors que le ministère des Transports a commencé à chiffrer le coût des 150 km de voies d’accès au tunnel en cours de creusement sous les Alpes alors que les réflexions se poursuivent sur le tracé ferroviaire côté français.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.