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Macron, Drucker et foie gras pour le Noël des soldats français du Tchad

décembre 22, 2018 22:30, Last Updated: décembre 22, 2018 22:34
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En pantalon de treillis et blouse blanche, le chef cuisinier de l’Elysée Guillaume Gomez sort de sa poche-revolver un thermomètre au laser. Le foie gras de Noël destiné aux 1.000 soldats de la base de N’Djamena, qui réveillonnent samedi avec Emmanuel Macron, n’a-t-il pas pris un coup de chaud

Sur cette base qui abrite le centre de commandement de la force française Barkhane, au Sahel, des centaines de table sont installées pour le banquet du soir. Le chef Gomez surveille les deux tonnes de fret arrivées de Paris jeudi,  foie gras, pâté en croûte, volaille des Landes aux morilles, fromages, entremet au chocolat, champagne. Le repas de fête doit être servi à 1.300 couverts, dont celui du chef de l’Etat qui vient réveillonner avec les troupes, tradition républicaine oblige.

« Il fallait un menu qui tienne au corps. Nos militaires, certains ont 20 ans, ils ont faim », sourit le cuisinier en découpant de grosses tranches de pâté en croûte.    C’est la seconde fois que le président de la République envoie son chef préparer le réveillon des soldats. Le menu est identique à celui servi l’an dernier aux soldats de la base de Niamey, mais les convives sont deux fois plus nombreux.

Les produits ont été offerts par les producteurs de Rungis et tout a été cuisiné à l’Elysée. Chaque soldat recevra aussi un ballotin de chocolats, offert cette fois par l’Elysée. Ce dîner un peu spécial est aussi pour M. Macron l’occasion de faire le point sur l’opération Barkhane, qui depuis 2014 lutte contre les djihadistes au Sahel.(Mali, Burkina, Niger, Tchad, Mauritanie).

Avec N’Djamena, où il s’est entretenu dès son atterrissage avec le président tchadien Idriss Déby, le chef de l’Etat aura fait la tournée des cinq pays du G5 Sahel. A N’Djamena, le Centre interarmées dirige 24 heures sur 24 toutes les opérations aériennes et terrestres des 4.500 hommes de Barkhane au Sahel. Chaque mois, ce sont 600 opérations dont plusieurs majeures, explique le lieutenant-colonel Louis-Alain.

Jeudi, les Mirages français ont lâché leurs bombes et mis « hors de combat » au moins six djihadistes circulant à moto au Mali. Le 23 novembre, une opération de grande envergure a permis d’éliminer le chef d’un des principaux groupes armés et nombre des ses membres.  Les Mirage sont un atout maître. « En cas d’ennemi identifié qui menace des troupes françaises ou partenaires, il y a une gradation de la réaction. D’abord, des passages sonores assez haut, puis une démonstration de présence, puis une démonstration de force à très basse altitude. Si les troupes se font tirer dessus, on fait usage de notre armement », détaille le commandant Rocky.

« C’est un ennemi volatil, réactif, qui s’adapte très vite. Nous aussi, devons être réactifs. La menace a globalement reculé, mais elle se déplace », avertit le lieutenant-colonel Louis-Alain, chef du centre de commandement. Samedi matin, deux Mirage 2000 armés de bombes de 250 kg ont décollé vers le Mali pour protéger un convoi. Une mission de sept heures, presque la routine pour les pilotes.

Arrivé en fin d’après-midi, le président français a assisté à un briefing avec le général Blachon, qui dirige Barkhane, et rencontré les chefs des détachements alliés (Estoniens, Britanniques, Allemands, Espagnols).  Autre invité de marque pour le dîner du soir, l’animateur de télévision Michel Drucker, qui prépare une émission consacrée aux troupes. Invité par Emmanuel Macron à voyager dans son Falcon, l’animateur devait enregistrer avec lui un message aux troupes.

« Les hommes sont fiers de voir le chef des armées. C’est important en cette période de fêtes, un peu difficile loin de leur famille », souligne un porte-parole de l’armée. « Partout où nos combattons le terrorisme, nous protégeons les nôtres, car ce même terrorisme a frappé il y a quelques jours à Strasbourg », a lancé le chef de l’Etat aux soldats, louant leur « courage ». « Ici, je retrouve concrètement la réalité des décisions que je suis amené à prendre à Paris », a-t-il conclu, avant de les féliciter pour l’opération du 23 novembre, une « étape décisive ». Aucune mention des « gilets jaunes ». Dimanche matin, il rencontrera des femmes tchadiennes pour parler égalité femmes-hommes avant de rentrer passer Noël à Paris.

D.C avec AFP

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