ÉTATS-UNIS

Macron et Trump planteront ensemble un chêne avant des discussions délicates

avril 23, 2018 20:40, Last Updated: avril 30, 2021 15:01
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Ils planteront un chêne à la Maison Blanche pour afficher leur amitié mais s’opposeront sur plusieurs dossiers majeurs : Emmanuel Macron retrouve Donald Trump ce lundi à Washington pour une visite d’État qui s’annonce délicate.

Le président français, accompagné de son épouse, ont atterri peu après 13H00 locales (19H00 heure de Paris) sur la base aérienne d’Andrews. M. Macron doit s’exprimer devant la presse avant de se rendre à la Maison Blanche où l’accueillera le couple Trump.

« Après des mois de préparation, POTUS et moi avons hâte de recevoir la France pour notre premier dîner d’État ! », a tweeté Melania Trump, en publiant une vidéo qui la montre en train de veiller aux préparatifs du dîner d’État mardi soir à la Maison Blanche. Déco beige et or et au menu, tourte au fromage de chèvre, agneau et oignons Soubise, tarte aux nectarines et crème fraîche glacée.

Cette visite de trois jours démarre lundi par un acte d’amitié symbolique : les deux présidents planteront dans les jardins de la Maison Blanche un jeune chêne offert par le Français. L’arbre vient d’une forêt du nord de la France où périrent plus de 2 000 Marines américains pendant la Grande Guerre, lors d’une bataille sanglante contre l’armée allemande.

Pour prolonger ce rappel historique de l’entraide franco-américaine, les deux couples dînent lundi soir à Mount Vernon, la demeure de George Washington, premier président américain et grand ami du marquis de Lafayette, le Français le plus connu en Amérique.

Mais l’amitié inattendue entre les deux présidents que séparent plus de 30 ans et des positions souvent aux antipodes sera mise à l’épreuve les jours suivants, quand démarreront les discussions de fond.

Le président français espère en effet infléchir son hôte, qu’il a en janvier qualifié d’« imprévisible », sur plusieurs sujets de discorde.

En premier lieu il veut le convaincre de maintenir l’accord sur le nucléaire iranien, que Donald Trump envisage de rompre. Il cherchera aussi à  le persuader de laisser ses troupe en Syrie et d’exempter l’UE de taxes douanières sur l’acier et l’aluminium.

Pour préparer le terrain, M. Macron a énuméré ses arguments dimanche sur Fox News, chaîne que regarde assidûment son hôte.

Hors de l’accord de 2015, « Il n’y a pas de plan B » pour empêcher Téhéran se se doter de la bombe atomique, a-t-il plaidé. Et sur la Syrie, si les Occidentaux se retiraient brutalement, l’Iran occuperait le terrain et le retrait attirerait de nouveaux terroristes, a-t-il plaidé.

 

 

Le dirigeant français a reçu lundi deux renforts de poids sur la question iranienne. La Chine et la Russie ont annoncé qu’ils bloqueraient toute tentative de « saboter » l’accord nucléaire signé en 2015 avec l’Iran et jugé « inacceptable » toute révision de ce texte fruit d’années d’efforts diplomatiques.

L’accord conclu par les grandes puissances avec Téhéran pour l’empêcher de se doter de l’arme atomique est « l’une des plus grandes réalisations de la diplomatie internationale ces dernières années » et « toute révision de ce document est inacceptable », a martelé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, à l’issue d’une entrevue à Pékin avec son homologue chinois Wang Yi.

Et juste avant son arrivée aux États-Unis, le chef de l’État français s’est entretenu lundi matin avec Vladimir Poutine, qu’il rencontrera le 24 mai, pour évoquer notamment la nécessité de préserver l’accord.

Londres aussi a apporté lundi de l’eau à son moulin. Boris Johnson, le chef de la diplomatie britannique, a souligné qu’entre la France et la Grande-Bretagne il n’y avait « pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarettes » sur le sujet et que l’accord devait être préservé.

De son côté Téhéran a averti samedi que l’Iran reprendrait « vigoureusement » l’enrichissement d’uranium en cas de rupture de l’accord, première étape pour fabriquer l’arme atomique.

Mais dans l’éventualité où Washington se retirerait, les autres signataires occidentaux réfléchissent déjà à la façon de maintenir l’accord dans une « version non-US », a expliqué Boris Johnson. Paris se refuse pour l’instant à évoquer publiquement un tel scénario.

I.M. avec AFP

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