Emmanuel Macron fait vendredi sa rentrée scolaire à Orange, dans le Vaucluse, avec en point de mire la réforme des lycées professionnels, entre indemnités pour les élèves stagiaires et rapprochement avec le monde de l’entreprise.
Le président est arrivé peu après 11h30 au lycée de l’Argensol, à Orange, en compagnie du nouveau ministre de l’Éducation Gabriel Attal et de la ministre déléguée à l’Enseignement professionnel, Carole Grandjean.
Le chef de l’État, toujours très présent sur les sujets d’éducation, doit faire le point sur le lancement de la réforme des lycées pro qu’il avait lui-même présentée en mai à Saintes (Charente-Maritime). Cette réforme vise à transformer des établissements souvent synonymes d’échec scolaire et d’inégalités en filière d’excellence à travers une meilleure mise en valeur des formations et une revalorisation de la rémunération des enseignants.
Une manifestation à la gare d’Orange
À la gare d’Orange, une centaine de manifestants se sont rassemblés en fin de matinée, à l’appel de la CGT Vaucluse, pour réitérer leur opposition à la réforme des retraites, au jour de son entrée en vigueur, et demander des mesures en faveur du pouvoir d’achat.
Rassemblement à côté du lycée professionnel de l’argensol à Orange contre la venue d’Emmanuel Macron et Gabriel Attal#manifestation #Macron #Orange #rentree2023 pic.twitter.com/5hDpy19Eqg
— Adrien Arbl (@Adrien_arbl) September 1, 2023
« Les enseignants des lycées professionnels sont désespérés », estime Didier Coq, 54 ans, secrétaire du syndicat Orano Tricastin (enrichissement d’uranium), technicien en radioprotection. « Ils manquent de reconnaissance, ne sont pas soutenus par leur hiérarchie, sont très inquiets par l’évolution du climat dans les lycées », ajoute-t-il.
« Je veux montrer au président qu’on maintient la pression » sur la réforme des retraites, abonde François Sandoz, 41 ans, directeur de la Ressourcerie du Pays d’Arles. « On voit bien qu’il y a de plus en plus une alliance tacite entre le RN, les LR et les macronistes », estime-t-il encore, en citant la récente décision du ministre de l’Éducation d’interdire les abayas.
Debout au milieu d’un atelier de carrosserie et mécanique automobile, le chef de l’État s’est fait présenter l’établissement à l’occasion de la journée de pré-rentrée des enseignants, avant d’échanger avec ces derniers ainsi que des chefs d’entreprises locales qui embauchent des jeunes issus de ce lycée.
621.000 élèves en lycée professionnel
La rentrée des élèves aura lieu lundi et devrait donner lieu à un autre déplacement présidentiel la semaine prochaine. Le président s’adressera également à l’ensemble des chefs d’établissements de lycées pro lors d’un webinaire en début d’après-midi. Un tiers des lycéens français, soit environ 621.000 élèves, sont scolarisés en lycée professionnel.
Le lycée de l’Argensol, situé dans le cinquième département le plus pauvre de France est représentatif de la filière avec des élèves souvent en difficulté scolaire et sociale. Cet établissement spécialisé dans les CAP et bac pro automobiles s’est « d’ores et déjà emparé d’un certain nombre d’outils de la réforme », relève l’Élysée.
Celle-ci prévoit notamment une refonte de la carte des formations, en fonction des débouchés professionnels dans les bassins d’emplois, avec l’objectif affiché d’arriver à 100% d’insertion professionnelle, contre 40% actuellement. Le lycée de l’Argensol réfléchit ainsi à faire évoluer son offre pédagogique vers la filière nucléaire, en plein essor, afin de répondre aux besoins de la centrale du Tricastin.
Un milliard d’euros de plus
Au total, l’État va consacrer un milliard d’euros de plus dès la rentrée à la filière professionnelle afin d’offrir aux élèves des parcours plus attractifs et de « mieux reconnaître l’engagement » des enseignants, souligne l’Élysée.
Dès la rentrée, les jeunes des lycées pro vont toucher un indemnité durant leurs stages en entreprise, à hauteur de 50 à 100 euros par semaine, payée par l’État. Un élève en bac pro cumulera ainsi 2100 euros pour l’ensemble de son cursus. Les enseignants de ces lycées vont voir aussi dès septembre leur salaire augmenter de 125 à 250 euros net par mois selon leur ancienneté, en incluant la hausse du point d’indice. Des hausses qui pourront atteindre jusqu’à 660 à 780 euros net par mois s’ils acceptent des missions complémentaires (cours optionnels, en petits groupes, etc.)
Un bureau des entreprises a aussi d’ores et déjà été instauré dans tous les lycées professionnels afin d’accompagner les élèves dans leurs recherches de stage et de faire le lien avec les employeurs.
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