« Mon fils m’a demandé si le prénom Pierre existait vraiment ! »: une mère interpelle Emmanuel Macron dans un quartier difficile de Montpellier

Par Epoch Times avec AFP
19 avril 2021 16:39 Mis à jour: 20 avril 2021 12:51

« Mon fils m’a demandé si le prénom Pierre existait vraiment ! »: Naima Amadou, une habitante voilée a  interpelé lundi Emmanuel Macron sur le manque de mixité dans son quartier pauvre de La Mosson à Montpellier, lors de sa visite d’un ancien point de deal démantelé en mars dans un sous-sol.

Pour la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19, le chef de l’État, venu promouvoir sa politique de sécurité, a renoué avec les bains de foule improvisés qui ont caractérisé le début de son quinquennat, à un an de la présidentielle.

Étape ajoutée à son programme, il s’est rendu dans un ancien parking dans les Hauts-de-Massane, quartier où 60% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté.

C’est là qu’après un bain de foule, il a longuement discuté avec des habitants qui lui ont raconté les menaces des dealers, le retour récent de la police qui commence à les rassurer mais aussi le manque de mixité sociale et culturelle. Un sujet qui s’est invité dans une visite jusqu’ici dédiée au maintien de l’ordre.

« Je déplore le manque de mixité dans le collège du quartier. Ce qui est vraiment dommage, monsieur le Président, c’est que mon fils de 8 ans m’a demandé si le prénom de Pierre existait vraiment où si ce n’est que dans les livres, tellement il y a un manque de mixité », a regretté une dame voilée, membre du Conseil de quartier. « Je lui ait dit oui, il y a des gens qui s’appellent Pierre. Mais c’est vraiment dommage », s’est-elle désolée.

Le chef de l’État en a haussé les sourcils d’étonnement.

« Il faut aussi que les enfants n’aient plus peur de la police, qu’il y ait un travail avec la police dès la maternelle », a-t-elle poursuivi.

Elle a raconté avoir mis sa fille dans un collège privé, bien plus loin, pour qu’elle y retrouve la mixité qu’elle-même a connue. « J’ai connu l’école de la République avec une grande mixité, ce que je ne retrouve plus maintenant », s’est-elle attristée.

« Est-ce que vous avez vu des trafic aux portes de l’école ? », a demandé le chef de l’Etat à une déléguée de parents d’élèves.

« Oui, il y a eu un incident de trafic dans une école qui a été saccagée en juillet. Les parents se sont mis devant, avec le maire et des habitants. Car l’école c’est sacré. Il y a des enfants qui se font menacer pour aller chercher de la drogue », lui a répondu la déléguée. « Il faut que l’image du quartier change, le décloisonner », a-t-elle ajouté, louant comme d’autres habitants l’action du nouveau maire (PS) de Montpellier Michael Delafosse, qui accompagnait la visite.

« Ce quartier s’est dégradé, par un manque de mixité. Et puis la drogue s’est implantée. Des gens arrivent un jour au mépris de tout, qui sont capables de mettre un graff de plusieurs mètres de longs et avec un sigle Snapchat pour que des gens viennent faire leur commande » de drogue, s’est écrié un retraité qui a quitté le quartier. « Ça c’est quelque chose qui mine », a souligné Michel Rouvière, qui a habité du quartier pendant 40 ans.

Mais « la sécurité c’est aussi une politique sociale et on oublie souvent de le dire », a relevé Emmanuel Macron en concluant sa visite dans un centre de la Caisse d’allocations familiales. « Quand on habite des quartiers comme celui ci, le premier droit c’est de vivre dans le calme et la quiétude (…) De permettre la vie calme, c’est, je pense, le premier des droits ». Car « dès qu’on abandonne ce combat, la mixité n’est plus possible », a-t-il dit.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.