Emmanuel Macron assure que la réforme du droit du travail qu’il mène par ordonnances, et que critiquent certains syndicats, est « une réforme de transformation profonde », dans un entretien à paraître aujourd’hui dans l’hebdomadaire Le Point.
« La réforme du marché du travail est une réforme de transformation profonde et, comme je m’y suis engagé, elle doit être assez ambitieuse et efficace pour continuer à faire baisser le chômage de masse et permettre de ne pas revenir sur ce sujet durant le quinquennat », déclare le chef de l’Etat à la veille de la présentation des ordonnances par le Premier ministre Édouard Philippe.
Cette réforme vise à transformer les textes législatifs et réglementaires applicables au droit du travail et à injecter plus de « flexibilité » sur le marché du travail français, grevé par un taux de chômage persistant de 9,5% de la population active.
Si la plupart des partenaires sociaux ont réservé leur jugement, attendant d’avoir les textes complets en main, d’autres ont déjà ouvert les hostilités. La CGT a appelé à une journée d’action le 12 septembre. Le patron de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel à manifester « contre le coup d’État social » le 23 septembre.
« Nous sommes la seule grande économie de l’Union européenne qui n’a pas vaincu le chômage de masse depuis plus de trois décennies », plaide de son côté M. Macron dans l’interview au Point.
Il justifie aussi son choix d’agir très rapidement, par ordonnances. « Cela met du temps à se décliner dans les comportements et à produire ainsi tous ses résultats », dit-il, convaincu qu’« on ne change pas une société par une loi ou un décret, cela prend entre dix-huit et vingt-quatre mois pour infuser ».
Confronté à une chute de sa popularité dans les sondages, M. Macron estime en outre que les « cent jours », marqueur traditionnellement retenu pour juger les débuts d’une présidence, « ne sont pas une étape pertinente ». Et d’ajouter qu’il s’attend à « vivre pendant des mois avec l’impatience du peuple ».
Le président français a enfin répondu à la mise en garde de son prédécesseur socialiste François Hollande qui a récemment estimé devant la presse qu’il ne faudrait pas « flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures ».
M. Macron a ainsi jugé « étrange » que son M. Hollande « justifie son bilan devant des journalistes » alors qu’il n’a pas été en mesure de se représenter à la présidentielle.
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