Emmanuel Macron: ni effet « waouh », ni « table renversée » la presse dresse son bilan de son intervention

26 avril 2019 04:19 Mis à jour: 26 avril 2019 07:29

La première conférence de presse d’Emmanuel Macron jeudi, à l’issue du grand débat national et en réponse à la crise des « gilets jaunes », n’a pas eu l’effet « waouh » escompté par les équipes élyséennes et on n’a pas eu de « table renversée », selon les médias vendredi.

Dans L’Est Eclair, Jean-François Laville s’interroge: Macron « a-t-il renversé la table? ». Pour lui, « la réponse est claire: il n’a ni l’intention de se renier ni de mettre un terme aux réformes. »

Nicolas Beytout de L’Opinion voit dans ses annonces un simple « tournant de la méthode » présidentielle.

Dans le Figaro, Alexis Brézet liste ce qui était attendu du président, entre autres « parler à la gauche le langage de la justice et à la droite celui de l’autorité, distribuer du pouvoir d’achat sans trop creuser les déficits ». « C’était en attendre beaucoup. Trop, évidemment… », tranche-t-il.

« Il est où le ‘waouh’? » s’amuse Libération à la une quand en page intérieure le quotidien en mode décryptage juge que « plutôt qu’un grand tournant, le chef de l’État a choisi de garder le cap et d’accélérer »

« La méthode change, pas le cap », estime comme beaucoup François Ernenwein dans La Croix. L’éditorialiste du quotidien catholique ne croit pas que le « changement de tonalité dans la politique conduite par le gouvernement » puisse « garantir une réduction immédiate du malaise en France. »

« Macron ne renie rien et entend accélérer », pense également Jean-Francis Pécresse des Echos. « Emmanuel Macron remet de l’humanité dans le libéralisme mais ne change pas d’orientation », admet-il.

« On entend déjà les porte-paroles des Gilets jaunes crier que le compte n’y est pas », assure Hervé Favre de La Voix du Nord sous le titre « Le ‘je vous ai à moitié compris’ d’Emmanuel Macron ».

« On attendait du souffle, on a senti une simple brise », selon Bernard Stéphan de La Montagne, on est « loin de ‘casser la baraque' »

Philippe Bour du Républicain Lorrain a assisté à « un numéro de funambule en costume présidentiel, au-dessus des ronds-points »« son balancier a sans cesse oscillé entre le ‘je vous ai compris’ et le  »je reste droit dans mes bottes’. »

« Emmanuel Macron s’est piégé tout seul, » souligne Emmanuel Delahaye dans L’Alsace trouvant que le grand débat « risque rétrospectivement d’apparaître comme une simple habileté, soldée par un inventaire de mesures, soit floues, soit symboliques, soit conformes à la ligne politique antérieure ».

Pascal Coquis (Dernières Nouvelles d’Alsace) n’a pas assisté à « un  nouvel acte de notre République  », mais « à une adaptation aux rigueurs du temps plutôt. »

« Le grand oral paraît réussi pourtant et ce n’est pas le moindre des talents du prestidigitateur. On guette le lapin tiré du chapeau. Perdu, c’est un pigeon », ironise Denis Daumin dans La Nouvelle République du Centre-Ouest.

« Le décalage est frappant entre le Président qui accuse réception de l’injustice et de la colère remontées du terrain et le même chef de l’État qui affirme, sans sourciller, que le cap de sa politique était le bon », constate dans Le Télégramme, Henry Lauret.

« Nous avons eu droit à la réaffirmation d’un projet muni de quelques correctifs », analyse Yves Harté de Sud-Ouest qui décrit Macron « tellement désireux de nous emporter avec lui dans son train d’enfer qu’il nous faisait penser ainsi au tenace mécano de la République, à défaut d’en être le conducteur. »

« Le pays était prêt à tenter l’expérience. Mais le jeune Président n’a pas osé renverser la table », regrette de son côté Jean-Michel Servant du Midi Libre.

Epochtimes.fr avec AFP

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