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Macron passe d’une politique « pro-entreprises » à « anti-entreprises », dit Wauquiez

mai 5, 2019 15:18, Last Updated: mai 6, 2019 12:38
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« Dans ce tournant du quinquennat, Emmanuel Macron est en train de passer d’une politique pro-entreprises à une politique anti-entreprises »,  juge dimanche le chef des Républicains Laurent Wauquiez, estimant que les Français « peuvent comprendre » que « nous ne travaillons pas assez », dans un entretien aux Échos.

A la veille d’une réunion à Matignon sur la mobilisation pour l’emploi, il estime qu’il « faut avoir le courage de faire une réforme d’ensemble au lieu de bricoler à la marge », citant l’exemple de « ce qu’ont fait les Allemands dans les années 1990 ».

« Ce qui a redressé l’Allemagne, ce sont les réformes Hartz, qui ont changé en profondeur le système d’assurance chômage et de formation professionnelle. Il faut des réformes Hartz à la française », soutient-il.

Selon lui, « les Français peuvent parfaitement comprendre la vérité: nous ne travaillons pas assez. Le vrai pacte productif serait de mettre sur la table la question du temps de travail avec une discussion sur l’équilibre entre compétitivité et augmentation des salaires ». 

« Là, on tourne autour des vrais sujets, on fait semblant et aucun des sujets de fond n’est résolu », regrette-t-il.

Les réformes dites « Hartz » du marché du travail, adoptées entre 2003 et 2005 sous le chancelier SPD Gerhard Schröder, ont flexibilisé le marché du travail et remis à plat le système des aides sociales et d’indemnisation du chômage.

Des « jobs centers » assurent à la fois le suivi des chômeurs et le versement de leur aide sociale :  409 euros par mois pour un célibataire plus une participation aux frais de logement et d’électricité.

Présentées comme la source de la prospérité allemande actuelle, ces mesures ont été considérées par beaucoup comme une trahison de l’héritage social-démocrate.

Et Laurent Wauquiez d’ajouter que « pour améliorer l’emploi, il faut améliorer la compétitivité des entreprises ».

Contre la suppression de niches fiscales annoncée par le gouvernement, il estime que « revenir sur les crédits d’impôt, ça veut dire augmenter les impôts sur les entreprises et dégrader leur compétitivité ». Pour lui, « il faut baisser les impôts de production » et propose d’y travailler avec le gouvernement.

Il s’alarme aussi de la dette publique. « Annoncer 17 milliards d’euros de dépenses supplémentaires sans le moindre début du commencement d’un financement comme le Président l’a fait, c’est irresponsable : les annonces d’aujourd’hui seront les impôts de demain ».

Concernant l’impôt sur le revenu, il rappelle que les Républicains prônent « une baisse de 10 % pour tout le monde ».

D. S avec AFP

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