Après l’altercation entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président Emmanuel Macron a martelé vendredi qu’il y avait « un agresseur, la Russie » et un « peuple agressé » en Ukraine méritant le « respect ».
Il a aussi asséné que « si quelqu’un joue à la troisième guerre mondiale, c’est Vladimir Poutine », et non Volodymyr Zelensky comme l’en a accusé Donald Trump en le recevant à la Maison-Blanche. « Nous devons tous beaucoup de respect au peuple ukrainien et au président Zelensky », a déclaré dans une interview aux chaînes portugaises RTP1 et RTP3 le chef de l’État, qui s’est entretenu avec son homologue ukrainien après le clash.
Plus tôt, devant des journalistes à Porto (Portugal), où il achevait une visite d’État, Emmanuel Macron avait déclaré : « Il y a un agresseur qui est la Russie, il y a un peuple agressé qui est l’Ukraine ». « Je pense que nous avons tous eu raison d’aider l’Ukraine et de sanctionner la Russie (au début de la guerre, ndlr) il y a trois ans et de continuer à le faire », a-t-il ajouté.
« Il faut remercier tous ceux qui ont aidé et il faut respecter ceux qui depuis le début se battent parce qu’ils se battent pour leur dignité, leur indépendance, pour leurs enfants et pour la sécurité de l’Europe », a poursuivi Emmanuel Macron.
« Manquer de respect »
Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont publiquement affrontés dans le Bureau ovale, le président américain lui indiquant de « laisser tomber » l’Ukraine s’il ne faisait pas de concession à la Russie.
Le Premier ministre François Bayrou a pour sa part estimé qu’« à Washington, en refusant de plier, Volodymyr Zelensky était l’honneur de l’Europe ». « Il nous reste à décider ce que nous, Européens, voulons être. Et si nous voulons être, tout court », a-t-il ajouté sur le réseau social X.
La joute verbale a été lancée par le vice-président JD Vance, qui a reproché au président ukrainien, venu chercher le soutien de Washington, de « manquer de respect » aux Américains. Puis Donald Trump a embrayé, pour reprocher à Volodymyr Zelensky de « s’être mis en très mauvaise posture » et lancer qu’il « n’avait pas les cartes en main ».
La dissuasion nucléaire européenne
« S’il y a une seule personne, qu’on a tous entendue nous menacer d’ailleurs du nucléaire, qui joue à la troisième guerre mondiale, il ne faut pas aller la chercher du côté du Kiev. Il faut plutôt chercher du côté de Moscou », a répliqué le président français sur les chaînes portugaises.
Emmanuel Macron, à la tête d’une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-Uni, s’est aussi dit prêt à « ouvrir la discussion » sur la dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz.
« Si les collègues veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion je suis disponible pour que cette discussion s’ouvre », a-t-il dit à RTP1 et RTP3.
Face au risque de retrait de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire, en Europe, Friedrich Merz a évoqué une nécessaire discussion avec les Britanniques et les Français « sur la question de savoir si nous ne pourrions pas bénéficier du partage nucléaire, au moins de la sécurité nucléaire » que Paris et Londres pourraient apporter.
« Cette capacité finalement souveraine, je suis prêt à en discuter si elle permet de bâtir une plus grande force européenne », a dit Emmanuel Macron.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.