La France résiste face aux crises qui s’accumulent : à défaut de pouvoir promettre la fin rapide de la guerre et le reflux imminent de l’inflation, Emmanuel Macron devrait adresser samedi soir aux Français un message « d’unité et de confiance » dans ses traditionnels vœux pour la nouvelle année.
Le chef de l’État a passé quelques jours entre Noël et le Nouvel An au Fort de Brégançon, la résidence présidentielle sur la Côte d’Azur, pour, assure son entourage, « préparer la rentrée ».
Et il sait que cette rentrée s’annonce périlleuse, tant sur le plan social que politique.
Le projet de réforme des retraites en filigrane
Le 10 janvier, son gouvernement doit dévoiler le projet de réforme des retraites, axe phare de son programme lors de sa réélection au printemps.
Confirmera-t-il le report de l’âge de départ à 65 ans, ou optera-t-il pour une solution de compromis, avec par exemple un recul à 64 ans couplé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation ?
Quelle que soit la formule choisie, elle devrait mécontenter les syndicats, décidés à se battre dans la rue contre toute mesure d’âge, sans qu’il soit possible, à ce stade, de prédire si cette mobilisation va se conjuguer avec d’autres colères pour se muer en explosion sociale.
Après des poussées de fièvre autour du carburant à l’automne, puis à la SNCF et chez les médecins généralistes pendant les fêtes, l’exécutif guette l’étincelle qui pourrait attiser un mouvement social d’ampleur.
Dans son allocution télévisée, à 20h00, Emmanuel Macron ne devrait pas entrer dans le détail des arbitrages, ni s’attarder sur d’autres réformes à risques, comme celle de l’immigration, attendue en début d’année.
2022 aura été une année chargée, avec l’irruption de la guerre en Ukraine et ses répercussions sur les prix de l’énergie et donc sur le portefeuille des Français, mis à rude épreuve alors même qu’ils subissent encore les soubresauts de la pandémie de Covid-19.
Or, à l’orée de 2023, le conflit meurtrier en Europe ne semble pas trouver d’issue, malgré les appels à une négociation à terme avec la Russie qu’Emmanuel Macron répétera peut-être samedi soir. Et l’inflation n’est pas sur le point de ralentir, tandis que la menace de coupures de courant au cours de l’hiver n’est pas encore écartée.
Un message « d’unité et de confiance »
Face à ce sombre paysage, « le président aura à cœur d’adresser aux Français un message d’unité et de confiance », explique-t-on à l’AFP dans son entourage.
Une constante de cet exercice de vœux que le chef de l’État prononce pour la sixième fois, la première du second quinquennat. C’est l’antienne présidentielle : l’occupant du 55, rue du Faubourg Saint-Honoré aimerait insuffler un peu plus d’optimisme et de consensus dans cette France qui, sous sa houlette, a traversé nombre de crises en tous genres.
A l’Élysée, on fait remarquer qu’il s’agit du pays de l’Union européenne avec l’inflation la moins élevée, que la croissance résiste et que le chômage continue de baisser.
« Tout cela est possible en raison des politiques publiques qui sont menées mais aussi car les Français ont répondu présent », plaide un conseiller.
De la même manière, sans être parvenu à constituer une coalition ou des alliances formelles après la victoire en demi-teinte aux législatives de juin, l’exécutif estime avoir surmonté la menace de blocage parlementaire. « La France et les réformes continuent d’avancer même avec une majorité relative », se félicite un membre du camp présidentiel.
Emmanuel Macron pourrait évoquer à grands traits les autres chantiers importants de son second mandat, comme la réforme de l’école ou la refondation d’un système de santé à bout de souffle. Signe du caractère prioritaire de ce dernier dossier, le président adressera dès la semaine prochaine ses vœux aux acteurs de la santé pour tracer le cap de son projet.
Le chef de l’État doit enfin rassurer ceux qui, dans son camp, tirent un bilan « contrasté » du macronisme, à l’instar du député Renaissance Gilles Le Gendre.
Il devrait à coup sûr s’attirer les critiques des oppositions, de la gauche à la droite en passant par Les Républicains, elles aussi soucieuses de se montrer offensives pour la nouvelle année.
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