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Emmanuel Macron veut apaiser la majorité LREM éprouvée par l’épisode du congé de deuil d’un enfant

février 11, 2020 10:09, Last Updated: février 11, 2020 14:33
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Emmanuel Macron vise l’apaisement en recevant mardi soir les députés de sa majorité, blessés par l’épisode du congé pour deuil d’enfant, et en butte au retour d’une hostilité parfois violente sur le terrain, sur fond de réforme des retraites.

Après le tollé suscité par leur refus d’allonger ce congé à douze jours, les députés LREM tentent de leur côté de reprendre la main: ils proposent mardi de le porter à trois semaines pour tous les actifs, contre cinq jours actuellement, a annoncé le député de Paris Mounir Mahjoubi sur Sud Radio.

Ce sera un « plan global » mêlant aussi « accompagnement » psychologique et financier, bien au-delà de la proposition UDI-Agir initiale d’un simple allongement du congé, qui était jugée « mal ficelée » par la majorité.

Prévue à 20H00, la rencontre des députés LREM, MoDem et Agir avec le président et le ministre chargé des Relations avec le Parlement Marc Fesneau sera « un échange direct ». C’est la troisième du quinquennat dans ce format, et selon l’Elysée, elle était programmée bien avant le couac.

Mais la polémique a cristallisé un ressentiment d’une ampleur inédite envers Emmanuel Macron de la part de députés de la majorité déjà éprouvés dans leurs circonscriptions par le climat de tension qu’a ravivé la réforme des retraites.

L’appel d’Emmanuel Macron à faire preuve d' »humanité » a ainsi été perçu comme un reproche injuste par des élus LREM qui n’avaient fait qu’appliquer la consigne gouvernementale de rejeter l’amendement allongeant le congé pour deuil.

Selon une élue, l’épisode crée « un précédent dans les relations entre la majorité et l’exécutif » qui va « laisser des traces assez durables dans le groupe ».

« Il n’y a pas de cassure » entre le chef de l’Etat et sa majorité, veut croire le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM), tandis que l’Elysée martèle le mot d’ordre « unité et cohésion ».

Un membre du gouvernement reconnaît que les députés « ont eu le sentiment qu’on a sali leur honneur » et que leurs reproches à l’encontre de M. Macron sont « une première en deux ans et demi de mandat ». Selon lui, « la réunion de mardi doit être un moment important de réarrimage ».

Dans l’aile gauche de LREM, le député Jean-François Cesarini, qui assure que « personne n’est frondeur », souhaite que le chef de l’Etat fixe mardi soir pour la suite du quinquennat « des priorités », pour « raconter au pays ce qu’on fait », par exemple en matière d’écologie et de décentralisation, a-t-il dit sur LCI.

« Il y a besoin de rapprocher les points de vue, de discuter, de percer peut-être des abcès qui se sont créés à cause de maladresses de chaque côté », estime la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault.

Dans l’opposition, le député LR Julien Aubert critique un chef de l’Etat qui « veut se comporter comme le chef de la majorité », tandis que le secrétaire général de LR, Aurélien Pradié, ironise sur cette séance de « câlinothérapie ».

Les députés LREM, eux, recherchent d’autant plus l’appui de M. Macron que les municipales s’annoncent difficiles et qu’ils subissent, en première ligne, une opposition souvent féroce en défendant sa politique.

Cibles depuis les « gilets jaunes » d’un sentiment anti-Macron exacerbé par la réforme des retraites, nombre d’entre eux ont subi insultes, dégradations de leur permanence, voire agressions.

Mais l’invitation à l’Elysée pourrait aussi s’accompagner d’un rappel à la discipline: Emmanuel Macron n’aime ni les dissensions, ni les reproches, ni les plaintes de ces nouveaux élus qui lui doivent tout, note un observateur.

Lors d’une réunion similaire en septembre, il les avait tancés sans ménagement en leur reprochant de ne pas aller suffisamment sur le terrain et, sur le fond, leur avait demandé de regarder le sujet de l’immigration « en face ». Un ton durci qui avait mis mal à l’aise des Marcheurs issus de la gauche.

Mardi soir, Emmanuel Macron « va remettre les choses en ordre de marche », anticipe un cadre de LREM, avec « un message sur les départs du groupe » récemment et « un volet discipline: ‘N’oubliez pas d’où vous venez, comment vous êtes devenus députés et où la division mène’ « .

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