Madeleine Riffaud, une figure de la résistance, escroquée par son aide à domicile

Par Epoch Times avec AFP
26 octobre 2023 16:25 Mis à jour: 26 octobre 2023 16:34

Une aide à domicile travaillant chez la résistante Madeleine Riffaud, alias Rainer, âgée de 99 ans, sera jugée le 13 décembre à Paris pour abus de confiance, soupçonnée d’avoir détourné plus de 140.000 euros, a appris mercredi l’AFP de source proche du dossier, confirmée par le parquet.

Mme Riffaud, ancienne résistante, journaliste et poète, souffrant de cécité, bénéficiait d’aide à domicile depuis de nombreuses années.

Une amie de la victime avait déposé plainte pour abus de confiance le 7 février, entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire. « La lecture d’un relevé de compte ayant révélé des dépenses injustifiées et incohérentes avec le mode de vie de la victime, une enquête a été diligentée sur l’ensemble de la période. Il en est ressorti un préjudice de plus de 140.000 euros », a précisé le parquet de Paris.

Une peine encourue de 7 ans et 750.000 euros d’amende

La mise en cause a été présentée à l’issue de sa garde à vue à un magistrat du parquet. Elle est convoquée devant le tribunal correctionnel le 19 décembre, où elle sera jugée pour abus de confiance aggravé par la particulière vulnérabilité de la victime. La peine encourue est de 7 ans et 750.000 euros d’amende, selon le parquet. D’ici là, elle est placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction de contact avec la victime et d’exercer le même type de profession.

Selon des éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance, la prévenue connaissait Mme Riffaud depuis 2011. Elle aurait utilisé la carte bancaire de la victime à des fins personnelles, pour des dépenses alimentaires, des séances en institut de beauté, des restaurants, et aurait surfacturé ses heures.

« Rainer »

Marie-Madeleine Riffaud, née le 23 août 1924 dans la Somme, fille unique d’instituteurs, est encore mineure quand elle entre en 1942 dans la Résistance. Élève sage-femme à Paris, elle devient agent de liaison parmi ses compagnons communistes des Francs-tireurs et partisans (FTP) de la faculté de médecine. Elle choisit comme nom de code « Rainer » – en hommage au poète allemand Rainer Maria Rilke – pour signifier qu’elle « n’est pas en guerre contre le peuple allemand mais contre les nazis ».

Le 23 juillet, elle assassine de deux balles dans la tête un sous-officier nazi sur le pont de Solférino à Paris. Arrêtée et condamnée à mort, elle est libérée le 19 août contre un échange de prisonniers, en pleine libération de Paris. Rainer reprend le combat avec les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et contribue à l’arrestation de 80 soldats allemands dans l’attaque d’un train aux Buttes-Chaumont. Elle est décorée de la Croix de guerre.

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