En décembre 2018, Antoine Boudinet a eu la main arrachée après avoir ramassé une grenade lacrymogène à Bordeaux (Gironde). Au terme d’une enquête IGPN, son affaire avait été classée sans suite. Le parquet vient d’ouvrir une information judiciaire.
« Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Bordeaux le 22 octobre du chef de violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sur la personne d’Antoine Boudinet par dépositaire de l’autorité publique », a indiqué le parquet, confirmant une information de Sud-Ouest.
L’avocat du blessé, Me Jean-François Blanco, qui avait déposé plainte pour mutilation volontaire quelques jours après les faits, a salué cette décision « rarissime » du parquet général, qu’il avait saisi, de revenir sur un classement.
Elle est également « importante », selon lui, car mettant « un terme à l’inertie judiciaire à Bordeaux sur les violences policières autour des manifestations de « gilets jaunes » ».
Main arrachée pendant les gilets jaunes : le parquet général de Bordeaux relance l’affaire – Sud https://t.co/bUKKANsvJb https://t.co/PtfvG4y8ZX
— François De Castro (@CastroFrancois) October 29, 2019
Antoine Boudinet, 27 ans, avait eu la main arrachée le 8 décembre par l’explosion d’une grenade lacrymogène assourdissante GLI-F4 – qui contient une charge de TNT – qu’il avait ramassée, en marge de heurts entre manifestants et forces de l’ordre sur la place de l’Hôtel de ville.
Christophe Castaner et le préfet de Gironde Didier Lallement pointés du doigt
L’ouverture d’une information judiciaire, qui va permettre au plaignant de se constituer partie civile « va enfin permettre d’avoir une investigation impartiale » sur les événements, a déclaré Me Blanco, déplorant la « vacuité totale » de l’enquête de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) sur les faits.
Sa conclusion était qu’elle n’avait pas permis de déterminer quelle personne avait tiré la grenade », a indiqué l’avocat pour qui le cœur du sujet est « en amont ».
Dans sa plainte initiale, il visait le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et le préfet de Gironde Didier Lallement, dont selon lui, « la responsabilité est engagée pour avoir exposé volontairement, par l’usage de GLI-F4 dont la dangerosité était connue, à des dangers pas nécessaires au maintien de l’ordre ».
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