« La majorité absolue du Rassemblement national n’est absolument pas écartée », a estimé vendredi Raphaël Glucksmann, mettant en garde contre « la petite musique qui s’installe » sur la probabilité que le parti d’extrême droite rate cet objectif.
« Je vois partout des projections, des discussions », sur les hypothèses politiques en cas d’absence de majorité absolue, a déclaré le fondateur de Place publique, en déplacement à Marseille pour soutenir Pascaline Lécorché candidate du Nouveau Front Populaire issue de son mouvement, opposée au deuxième tour dimanche à une candidate d’extrême droite dans une circonscription de la deuxième ville de France.
« Et contrairement à la petite musique qui s’installe, ce n’est pas du tout garanti au moment où on se parle, » a-t-il ajouté, alors que les dernières projections en sièges des instituts de sondage ne donnent qu’une majorité relative au RN.
« Depuis 48 heures, depuis que ces désistements ont eu lieu, ce que je vois arriver, c’est la mécanique du déni, c’est de se rassurer à bon compte, se dire que si les appareils politiques ont fait ce qu’ils devaient faire, alors les choses sont résolues, et tout le monde recommence à parler comme si de rien n’était », a analysé M. Glucksmann.
« Dans chaque circonscription se joue le destin de la France entière »
« Alors moi je suis venu pour dire une chose simple : la majorité absolue du Rassemblement national n’est absolument pas écartée ». « Dans chaque circonscription se joue le destin de la France entière », a ajouté M. Glucksmann, incitant les électeurs marseillais à « réussir l’exploit de déjouer tous les pronostics, et de n’envoyer strictement dans aucune de ces circonscriptions une ou un député du Rassemblement National ».
Avec déjà deux députés sortants réélus à Marseille, Manuel Bompard, le coordinateur national de LFI, et Sébastien Delogu (LFI), le Nouveau Front populaire, qualifié dans les cinq autres circonscriptions, pourrait théoriquement signer un grand chelem dans cette ville le 7 juillet.
Raphaël Glucksmann a évoqué la difficulté de « demander à des gens de gauche de voter parfois pour des gens de droite qu’ils ont combattus avec acharnement ». Mais aussi « à des gens de droite et du centre droit d’aller voter pour des candidates et des candidats qui portent des valeurs très différentes des leurs », à gauche.
« Ce geste-là n’est rendu possible que si le sentiment d’urgence nous habite », a-t-il insisté. « Ce qui se joue ce dimanche, c’est pour la première fois dans l’histoire de notre pays, pour la toute première fois, la possibilité d’un triomphe de l’extrême droite par les urnes », a-t-il martelé. « Nous ne voulons pas confier les rênes du pouvoir dans le pays de Hugo, de Voltaire, aux héritiers de Pétain », a-t-il ajouté.
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