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Les « abandonnés » de l’État : un tiers des SDF sont des ex-détenus, des malades psychiatriques et des enfants placés, selon la fondation Abbé Pierre

février 1, 2019 15:39, Last Updated: février 3, 2019 12:49
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Ils sortent de prison, d’hôpital psychiatrique ou de familles d’accueil et se retrouvent, du jour au lendemain, à la rue. La fondation Abbé Pierre alerte, dans son rapport annuel, sur la situation de ces « abandonnés » de l’Etat, qui représentent près d’un tiers des SDF.

« Des milliers de personnes chaque année subissent des fins de prise en charge par des institutions sans solution de logement à leur sortie », souligne le document publié vendredi« Cet abandon institutionnel est une cause majeure de perte de domicile ».

Près d’un SDF sur cinq (19%) dit avoir perdu son logement après une hospitalisation ou une incarcération. Et plus d’une personne sans domicile sur quatre (26%) née en France est un ancien enfant passé par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) – soit plus de 10.000 personnes -, alors que ce public ne représente que 2 à 3 % de la population générale.

« Ces sorties sèches constituent une source de ruptures résidentielles d’une grande violence pour des personnes particulièrement vulnérables », s’alarme la fondation Abbé Pierre (FAP).

Et le phénomène peut toucher plusieurs dizaines de milliers de personnes, puisque chaque année en France, 170.000 jeunes sont placés, 68.000 personnes sortent de prison et 420.000 patients sont hospitalisés en psychiatrie.

« L’accès au logement cristallise l’incapacité fréquente des institutions à anticiper les sorties », analyse la FAP, les professionnels de ces trois services publics, « en crise », dénonçant le manque de moyens pour assurer un suivi social des personnes.

« Au regard des coûts importants que représente la prise en charge des personnes dans ces trois institutions, ne pas préparer convenablement et dignement leur sortie représente un immense gâchis humain, et même en termes de finances publiques », résume la fondation Abbé Pierre.

Plus généralement, le mal-logement frappe aujourd’hui quatre millions de personnes dans l’Hexagone. Douze millions de personnes éprouvent des difficultés pour se loger, qu’il s’agisse de précaires énergétiques, de ménages subissant un prix du logement trop élevé ou menacés d’expulsion, précise le rapport de la FAP, qui met en cause la politique du logement menée par le gouvernement.

« On ne dit pas que rien n’est fait », dit le délégué général de la FAP Christophe Robert, faisant référence notamment au plan Logement lancé l’an dernier et pour toute la durée du quinquennat d’Emmanuel Macron. Ce plan vise à sortir les sans-abri de la rue, en leur donnant directement un logement, sans passer par la case centres d’hébergement, saturés.

LG avec AFP

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