Connu pour ses modes opératoires violents, le mouvement écologiste d’ultra-gauche Les Soulèvements de la Terre a été dissous par décret présidentiel le 22 juin dernier. Pour autant, ses militants préparent activement leur riposte sur les terrains médiatique et juridique tout en poursuivant leurs actions, plus discrètement.
Suite aux heurts extrêmement violents qui avaient opposé en mars des militants anti-bassines aux forces de l’ordre à Sainte-Soline, la dissolution du collectif radical Les Soulèvements de la Terre (SLT) était actée par décret en Conseil des ministres, comme promis par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Riposte numérique et juridique
Si le mouvement écologiste fondé en janvier 2021 par d’anciens membres de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ne dispose plus d’existence légale, il demeure néanmoins très actif sur Internet, en particulier sur les réseaux sociaux. Le site web de l’organisation est toujours en ligne et, sur son compte Twitter, des messages sont publiés chaque jour. Par ailleurs, les SLT diffusent aussi des appels à soutiens et des témoignages de militants mis en examen via la messagerie Telegram par le biais de deux canaux qui regroupent au total près de 20.000 abonnés.
Mais ce n’est pas tout. Le mouvement écologiste planche également sur l’élaboration d’un recours juridique devant le Conseil d’État pour tenter de « casser » l’arrêté de dissolution contre un collectif considéré par l’État comme « incitant à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence, en se fondant sur les idées véhiculées par des théoriciens prônant l’action directe et justifiant les actions extrêmes allant jusqu’à la confrontation avec les forces de l’ordre. »
Selon une note du service central du renseignement territorial, le groupe d’ultra-gauche intègre dans ses modes opératoires les caractéristiques des « black-blocs » : « rassemblement éphémère, anonyme, et décentralisé d’individus organisés pour attaquer, souvent avec violence, les symboles de l’État et du capitalisme, pouvant conduire à des affrontements avec les forces de l’ordre ». La requête auprès de la plus haute juridiction administrative sera déposée à la fin du mois de juillet, a annoncé le mouvement Les Soulèvements de la Terre (SLT).
Le 13 juillet, lors d’une conférence en ligne suivie, en direct ou en replay, par plus de 3 500 internautes, les deux avocats du collectif, Raphaël Kempf et Aïnoha Pascual, ont tenu à souligner auprès des militants leur droit à continuer à soutenir le mouvement, malgré sa dissolution : « Maintenir ou reconstituer un groupement dissous est interdit, mais pas de le soutenir, y a expliqué Me Kempf mais cela vous intéresse assez peu car si vous êtes connectés aujourd’hui c’est parce que vous avez affirmé votre appartenance aux Soulèvements et que vous souhaitez devenir requérant au Conseil d’État. Votre participation à la réunion d’aujourd’hui ne peut pas vous être reprochée, vous exercez votre droit à la défense. »
Ces derniers estiment que cette dissolution « intervient au mépris des libertés fondamentales, dont ce gouvernement n’a finalement que faire, comme notamment la liberté d’association […], mais également la liberté d’expression ». Et d’assurer : « Le gouvernement n’a pas de base juridique solide pour dissoudre Les Soulèvements de la Terre. »
Les artistes du show-business au secours des SLT
En dehors du plan juridique, les Soulèvements de la Terre continuent leur offensive dans le champ médiatique. Dans un livre en forme de plaidoyer publié le 9 juin, « 40 voix » décrivent le fonctionnement du mouvement et plusieurs personnalités, comme l’écrivaine Virginie Despentes, y affichent leur soutien. Par ailleurs, une tribune, mise en ligne à la fin du même mois, a recueilli la signature de plus de 150 000 anonymes et personnalités publiques aussi bien en France que dans le monde dans laquelle ils proclament leur appartenance aux SLT. Parmi elles, le prix Nobel de littérature Annie Ernaux, le réalisateur Ken Loach ou encore l’actrice Marion Cotillard.
Cette dernière, qui partage sa vie entre Paris et Los Angeles, avait déjà apporté son « soutien absolu » au mouvement après l’annonce de sa dissolution, fustigeant « la dérive sécuritaire de ce gouvernement, couplée à son incapacité à nous protéger des conséquences du changement climatique, est effrayante ». Une sortie qui avait fortement agacé les internautes, qui s’étaient amusés à rappeler que l’artiste oscarisée possédait une villa à 5 millions d’euros aux États-Unis et passait ses vacances à bord d’un yacht.
D’autres personnalités célèbres ont déjà publiquement exprimé par le passé leur sympathie à ce mouvement, notamment après sa dissolution, une décision du gouvernement qui avait donné lieu à des rassemblements de soutien dans plusieurs villes de France. À Paris, en plus des élus tels que Mathilde Panot de La France insoumise, les SLT avaient alors pu compter sur la présence de Greta Thunberg, venue dénoncer cette décision en marge d’un sommet pour un nouveau pacte financier mondial.
Une participation à une action sur le Plateau du Larzac en août
Les Soulèvements de la Terre espèrent continuer à se faire entendre en apportant leur soutien à des actions menées sur le terrain : « Nous avons encore des rendez-vous fixés sur le calendrier de notre saison 5 de mobilisation qui a commencé fin mars à Sainte-Soline, et j’aimerais qu’ils soient, peu importe la situation du mouvement, suivis par un maximum de militants, confie au Parisien, sous couvert d’anonymat, un activiste nantais membre des SLT depuis le premier rassemblement anti-bassine de Sainte-Soline. Je sais que tout le monde n’est pas forcément d’accord avec ma position, mais j’estime qu’il ne faut pas plier. »
Le mouvement a en outre déjà annoncé prendre part au rassemblement Les Résistantes, organisé par le collectif Terres de Luttes du 3 au 6 août sur le plateau du Larzac, lieu de l’activisme écologiste. En revanche, il a renoncé à participer, tout en maintenant son soutien, au Convoi de l’Eau qui reliera, en tracteurs et à vélo du 18 au 27 août, la commune de Sainte-Soline à Orléans puis Paris afin de dénoncer à nouveau les projets de mégabassines.
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