Mali: un médecin militaire français de 30 ans tué dans une opération contre des groupes « terroristes »

2 avril 2019 23:43 Mis à jour: 9 juillet 2019 18:13

Un médecin militaire français a été tué mardi au Mali à la suite « du déclenchement d’un engin explosif improvisé » au passage de son véhicule blindé, lors d’une opération de lutte « contre les groupes armés terroristes », ont annoncé la présidence française et l’état-major des Armées.

Le capitaine Marc Laycuras, âgé de 30 ans et qui servait au sein de la 120e antenne médicale du Mans (ouest) au profit du 2ème Régiment d’infanterie de marine (2e RIMa), était en opérations dans la région du Gourma, frontalière du Burkina Faso, a précisé à l’AFP le porte-parole de l’état-major des Armées françaises, le colonel Patrik Steiger.

L’officier est le 24e militaire français décédé au Mali depuis l’intervention française Serval en 2013 dans ce pays suivie de l’opération antiterroriste Barkhane élargie à cinq pays du Sahel en 2014, selon l’état-major.

Entré à l’école du Service de santé des Armées en 2007, il avait été nommé médecin le 1er janvier 2017 et avait rejoint le Mali le 12 février 2018. Il était marié.

« Il y a eu une détonation au passage d’un VAB (Véhicule de l’Avant Blindé). Deux militaires blessés ont immédiatement été pris en charge et transférés par un hélicoptère Caïman » vers Gossi, à 150 km à l’ouest de Gao (nord) où se situe le QG de la force française Barkhane au Mali, a-t-il ajouté.

Le capitaine Laycuras, grièvement blessé, a succombé à ses blessures. L’état de l’autre militaire n’inspire en revanche « pas d’inquiétude », a précisé le colonel Steiger. « Aucun ennemi, aucune présence particulière n’ont été décelés » dans le secteur au moment de l’explosion, a-t-il également relevé.

Le président Emmanuel Macron a fait part de sa « très grande tristesse » et rappelé « l’entier soutien de la France au Mali et à la force des Nations unies pour la mise en œuvre de l’accord de paix » de 2015.

« Le décès du médecin capitaine Marc Laycuras nous rappelle chaque jour le dévouement inlassable des femmes et des hommes du service de santé des armées sur tous les théâtres d’opérations », a ajouté la ministre des Armées Florence Parly dans un communiqué.

L’armée française mène depuis un an et demi, avec la force antijihadiste Barkhane, une série d’opérations militaires dans le Liptako, dans le nord-est du Mali, et étend désormais son action de l’autre côté du fleuve Niger, dans la zone adjacente du Gourma, frontalière du Burkina Faso.

Le Gourma est « réputé être une zone sanctuaire » pour plusieurs groupes armés, implantés notamment dans les forêts et à la frontière avec le nord du Burkina Faso.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par l’intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

Depuis 2015, les violences se sont propagées du nord au centre du pays, beaucoup plus densément peuplé, où elles se mêlent très souvent à des conflits intercommunautaires. Une tuerie imputée à des chasseurs dogons se présentant comme un « groupe d’autodéfense » antijihadiste a ainsi fait quelque 160 morts le 23 mars dans le village peul d’Ogossagou, près de la frontière burkinabè.

Epochtimes.fr avec AFP

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