Dimanche 30 janvier, le directeur général d’Orpea, Yves Le Masne, a été démis de ses fonctions, a annoncé dans un communiqué le groupe de maison de retraites, dans la tourmente depuis lundi en raison de la publication d’une enquête accablante sur ses pratiques.
Les dirigeants d’Orpea sont attendus mardi matin chez la ministre déléguée chargée de l’Autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon, suite à une convocation de cette dernière.
« Le conseil d’administration du groupe Orpea, réuni le 30 janvier 2022, a décidé de mettre fin aux fonctions de directeur général de M. Yves Le Masne », annonce Orpea. Il est remplacé par Philippe Charrier qui était président non exécutif du conseil d’administration du groupe depuis mars 2017, il devient donc « président directeur-général de la société avec effet immédiat ».
Il « aura pour mission de garantir, sous le contrôle du Conseil, que les meilleures pratiques sont appliquées dans toute l’entreprise et de faire toute la lumière sur les allégations avancées, en s’appuyant en particulier sur les missions d’évaluation confiées par le conseil d’administration à deux cabinets indépendants en cours de désignation », poursuit le texte.
Pour que lumière soit faite sur les faits graves évoqués dans le livre de @VictorCastanet, je convoque le Directeur Général d’Orpéa dans les plus brefs délais, sur demande d’@olivierveran.
J’ai une pensée émue pour les résidents d’#EHPAD, leurs familles et les professionnels.— Brigitte Bourguignon (@BrigBourguignon) January 25, 2022
Repas « rationnés », manque d’hygiène
Dans le livre-enquête Les Fossoyeurs, paru mercredi et dont les bonne feuilles avaient été publiées dans Le Monde lundi, le journaliste indépendant Victor Castanet décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont « rationnés » pour améliorer la rentabilité d’Orpea. Et ce alors que les séjours sont facturés au prix fort.
Orpea, qui se revendique comme « l’un des principaux acteurs mondiaux de la prise en charge globale de la dépendance, avec un réseau de 1156 établissements pour 116.514 lits », a contesté les accusations, qu’il qualifie de « mensongères, outrageantes et préjudiciables ».
Le groupe avait annoncé mercredi soir avoir mandaté « deux cabinets de premier plan pour mener une évaluation indépendante afin de faire la lumière sur l’ensemble des allégations graves » à son encontre.
La publication du livre a fait plonger le titre Orpea, coté à la Bourse de Paris, et a suscité de nombreuses réactions indignées de la part de responsables syndicaux et politiques.
L’agence régionale de santé d’Ile-de-France a été chargée par le gouvernement de mener une enquête, et a lancé une inspection dans l’Ehpad du groupe Orpea à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, plus particulièrement visé dans le livre.
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