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Manche : un imposant requin-taupe pris dans les filets d’un pêcheur, une ONG dénonce la pêche non sélective

février 21, 2022 4:40, Last Updated: février 21, 2022 4:40
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Fin janvier dernier, un requin-taupe a été malencontreusement pris dans les filets d’un pêcheur de Fermanville (Manche). Une ONG chargée de veiller à la conservation de la faune et de la flore marines, n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme après avoir appris cette triste nouvelle dans la presse locale.

L’ONG Sea Shepherd France a pointé du doigt cette prise d’un imposant requin-taupe, fin janvier dernier. Ainsi que le relate La Presse de la Manche, c’est un pêcheur plaisancier du port Pignot de Fermanville (Manche) qui l’a attrapé dans ses filets, alors qu’il était censé ramener des raies.

La première cause de mortalité des mammifères marins

L’espèce est « menacée d’extinction et strictement protégée », a aussitôt réagi l’ONG sur sa page Facebook, dénonçant la pêche non sélective. « Ces filets et lignes de pêche qui par milliers, capturent chaque jour sans distinction les espèces ciblées et les espèces protégées, à tel point qu’ils sont devenus la première cause de mortalité des oiseaux et des mammifères marins et bien sûr des requins… loin devant la pollution et le changement climatique », s’est indignée l’ONG.

« Le requin-taupe commun est facilement identifiable grâce à la tâche blanche à la base de son aileron », a encore précisé l’association à but non lucratif Sea Shepherd France à La Presse de la Manche. Et au lieu d’être « rendu à l’océan », l’animal a « terminé à l’équarrissage », s’est désolée l’ONG. « Une triste fin qui illustre un problème de fond : il ne sert à rien de protéger les espèces si leur habitat continue d’être livré aux engins de pêche non sélectifs, qu’ils soient professionnels ou comme ici, relevant de l’activité de ‘plaisance’ », a encore relevé Sea Shepherd France, ajoutant que « le carnage aveugle et sans distinction que les engins de pêche infligent à la vie sauvage marine ne connaît pas d’équivalent à terre, en tous cas plus de nos jours ».

« Tant que l’habitat ne sera pas mieux protégé, les espèces menacées ne le seront pas non plus »

L’ONG préconise de « modifier la réglementation et d’imposer des méthodes de pêche plus sélectives » de manière urgente, en ciblant « les zones où évoluent des espèces protégées ». « Depuis quelques années, nous avons davantage de signalements. Cependant, on ne peut pas encore dire si l’espèce se porte mieux », s’est-elle interrogée.

Selon Lamya Essemlali, codirectrice de l’ONG, la solution la meilleure consiste effectivement « à protéger les zones clés où évoluent les espèces menacées, en y interdisant les engins de pêche non-sélectifs qui capturent tout ce qui passe », ont encore souligné nos confrères, soulignant que « tout se trouve dans le même espace, imbriqué ». « Tant que l’habitat ne sera pas mieux protégé, les espèces menacées ne le seront pas non plus. Ce n’est pas normal qu’un pêcheur puisse capturer une espèce protégée », a-t-elle conclu.

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