La boulangerie de Courcy, près de Coutances (Manche) a connu plusieurs déboires dans le passé. Un nouveau projet novateur est en train de prendre forme afin de lui donner une seconde vie : deux boulangers sont en train de la convertir en fournil bio, avec un modèle d’affaire différent de celui de la boulangerie classique.
« On s’est rendu à la raison : le modèle économique d’une boulangerie classique n’est plus viable dans une commune de 600 habitants, de surcroît aux portes de Coutances, où beaucoup de nos habitants travaillent au quotidien », explique le maire de Courcy, Sébastien Grandin, à La Presse de la Manche. « À l’unanimité, le conseil municipal a été séduit par ce projet. »
Ce projet, c’est celui de Julien Bernard-Capelle, 43 ans, et Thibault Charlignac, 33 ans. Les deux associés ont créé une coopérative ouvrière de production (Scop) et l’ont baptisée Le Pain levé. Ils vont produire « du pain 100 % bio au levain naturel ».
« On n’est pas partis pour faire de la baguette, mais du pain bien cuit. Notre plus petit pain fera 500 grammes. On trouvera nos produits dans les Biocoop et épiceries du Coutançais, du Granvillais et du Saint-Lois », précise Julien Bernard-Capelle.
Même si Le Pain levé n’aura pas de boutique sur place, ses produits seront en vente juste à côté, dans l’épicerie-bar-tabac du village. L’objectif de départ est de produire entre 80 et 100 kg de pain par jour, puis de se lancer dans les viennoiseries et les pains spéciaux un peu plus tard.
C’est depuis 2018 que la commune de Courcy cherche à sauver sa boulangerie, après trois dépôts de bilan en 10 ans. Une annonce avait même été placée sur le site d’annonces Le Bon Coin, ce qui a permis au commerce de rouvrir en décembre 2018, rapporte Côté Manche. Un autre échec avait suivi en 2019 avec un dépôt de pain.
L’ouverture du fournil bio, sous un modèle complètement différent, devrait se faire début mai. Pour l’instant, les boulangers s’affairent à couler la dalle de béton sur laquelle ils vont installer leur laboratoire. « On refait un fournil de 70 m². On aura ici un four de 10 tonnes, un monstre d’acier, de béton et de briques réfractaires », détaille Julien Bernard-Capelle.
La Scop bénéficie du soutien de la Région à hauteur de 55 785 euros et de celui de 7 000 euros de la municipalité (6 mois de loyers gratuits, démolition de l’ancien four et remplacement de la menuiserie du bâtiment communal). Les nouveaux entrepreneurs investissent quant à eux 150 000 euros dans le projet.
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