MaPrimeRénov’ : démantèlement d’une vaste escroquerie évaluée à 27 millions d’euros

Par Epoch Times avec AFP
6 décembre 2024 15:00 Mis à jour: 6 décembre 2024 15:04

Une fraude de plusieurs dizaines de millions d’euros à MaPrimeRénov’, un dispositif d’aide publique à la rénovation énergétique, a récemment été démantelée, d’après des informations du parquet de Nanterre et de la gendarmerie.

Le préjudice total de cette escroquerie est évalué à 27 millions d’euros, selon la gendarmerie. Le principal mis en cause, qui pilotait sept sociétés, a réussi à blanchir 13 millions d’euros à son profit, a indiqué cette même source.

En décembre 2020, le parquet de Nanterre a ouvert une information judiciaire pour blanchiment en bande organisée, abus de biens sociaux et escroquerie « sur la base d’informations récoltées par la brigade de recherche et d’investigation financière » qui enquêtait sur « un réseau agissant au travers de sociétés oeuvrant dans le secteur des économies d’énergie ».

386 plaintes

386 plaintes de particuliers ont été recueillies dans le cadre de ce dossier, a précisé le ministère public. « Une demi-douzaine de personnes ont été mises en examen depuis 2020, plusieurs placées sous contrôle judiciaire et la principale d’entre elles en détention provisoire pendant environ six mois, puis sous surveillance électronique pendant un an », a ajouté le parquet.

Depuis septembre, dans le cadre d’une commission rogatoire du juge d’instruction en charge de cette affaire, 78 victimes ont été entendues par les enquêteurs financiers. Cela a permis à la section de recherche de la gendarmerie de Versailles d’auditionner récemment huit commerciaux auto-entrepreneurs, « certains sous le régime de la garde à vue, d’autres en audition libre », a indiqué le parquet.

Un véritable piège se referme

Les sociétés mises en cause, spécialisées dans l’installation de pompes à chaleur ou de chauffe-eaux, « démarchaient des particuliers via des commerciaux » en leur promettant d’importantes primes énergétiques et en les incitant à souscrire des crédits en ce sens, versés directement aux entreprises réalisant les travaux, a détaillé la gendarmerie.

« Un véritable piège se refermait alors », ajoute cette même source : le matériel était installé dès la signature du bon de commande, les aides promises n’étaient jamais versées et les recours s’avéraient impossible car les commerciaux utilisaient une fausse identité et un numéro de téléphone éphémère.

Les personnes visées étaient principalement « des particuliers modestes, retraités ou en situation de précarité », a indiqué la gendarmerie, précisant que certaines d’entre elles se sont lourdement endettées, « les contraignant parfois à envisager de vendre leur logement ».

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