Le 11 novembre, un hommage a été rendu au « plus jeune résistant » de France, Marcel Pinte dit « Quinquin ». Son nom a été gravé sur un monument aux morts en Haute-Vienne.
À l’occasion des cérémonies du 11 novembre à Aixe-sur-Vienne en Haute-Vienne, un hommage a été rendu au petit Marcel dit « Quinquin » (« petit enfant » en ch’ti), tué accidentellement en 1944 à l’âge de 6 ans. Le nom de Marcel Pinte, ajouté au monument aux morts du village proche de Limoges, a été dévoilé, sous une toile de parachute datant de 1944 ceinte d’un ruban bleu blanc rouge, lors d’une cérémonie devant une assistance réduite, pour cause du virus chinois.
« Les gens qui passeront devant ce monument aux morts seront interpellés par ce nom et surtout l’âge », a réagi Marc Pinte, un descendant de la famille. “C’est un honneur, un aboutissement, une satisfaction. Cela met en lumière les gens restés dans l’ombre qui se sont battus pour la liberté ».
Né le 12 avril 1938 à Valenciennes, Marcel, dit Quinquin en raison des origines nordistes de sa famille, était le fils d’Eugène Pinte, alias « commandant Athos », figure de la résistance limousine qui œuvrait pour l’Armée secrète, l’Organisation de résistance de l’Armée (ORA) et le service secret français de Londres, le BCRA (bureau central de renseignements et d’action).
Il portait des messages au maquis
Le petit Marcel Pinte résidait dans un foyer baignant dans la résistance à Aixe-sur-Vienne, vivait au rythme de réunions clandestines à la ferme, d’allers et venues, parfois d’un parachutiste à cacher. L’enfant devint naturellement impliqué dans des missions à mesure de son âge et de ses capacités.
« Il a surpris énormément de gens par son étonnante mémoire. Il portait des messages aux chefs de maquis en les cachant sous sa chemise, glanait des renseignements quand il partait en promenade ou à l’école, s’amusait avec une lampe électrique à faire du morse. C’était un garçon malin, intelligent à qui tout le monde faisait confiance, il comprenait tout du premier coup », raconte M. Pinte.
Le 19 août 1944, Marcel est mort, atteint de plusieurs balles du tir accidentel de Sten, pistolet mitrailleur britannique, lors d’un parachutage nocturne. Il a été enterré avec les honneurs le 21 août, quelques heures avant la libération de Limoges.
Gradé sergent au titre de la Résistance
En 1950, Marcel s’était vu attribuer le grade de sergent au titre de la Résistance. Mais son histoire n’a réellement été connue que grâce au travail pendant plus de 10 ans d’Alexandre Brémaud, un autre descendant, également président délégué du comité de coordination des associations de résistance en Haute-Vienne. En 2013, il a obtenu pour Marcel à titre posthume la carte de combattant volontaire de la Résistance, et en 2018 la mention “Mort pour la France”, par l’Office national des anciens combattants.
“L’inscription du nom est l’aboutissement des recherches. Mais je compte les poursuivre en élargissant. Il y a tant de souvenirs de résistants, d’histoires à raconter”, a déclaré M. Brémaud qui, depuis la médiatisation autour de Marcel, dit avoir reçu de nombreux témoignages de familles de résistants.
Le maire René Arnaud a dit espérer pour le 17 août, anniversaire de la bataille d’Aixe, en 1944, pouvoir honorer les résistants dont Marcel, « cette fois en présence d’enfants de la commune ».
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