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Marche blanche à Grenoble : des centaines de personnes ont rendu hommage à Lilian Dejean, l’employé municipal tué par balle

septembre 15, 2024 14:15, Last Updated: septembre 15, 2024 14:15
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Plusieurs centaines de personnes sont venues participer dimanche à Grenoble à une marche blanche en hommage à Lilian Dejean, employé de la municipalité tué par balle il y a une semaine par un homme toujours en cavale.

Organisée par la famille de la victime, la marche est partie peu après midi du boulevard Jean Pain, où s’est déroulé le drame, pour rejoindre le quartier où Lilian Dejean avait grandi, le Village olympique, dans le sud de Grenoble, en faisant un crochet par les locaux de la propreté urbaine où il exerçait ses fonctions.

Avant le départ du cortège, Jean-Marc Dejean, l’un des frères de la victime, a remercié l’assistance d’être là et souhaité que la marche se déroule « dans la bienveillance et la tranquillité ».

Il a invité les participants à prendre des pinces et sacs poubelles pour « ramasser un ou deux déchets sur la route ». « Je pense que là où il est, (Lilian Dejean) aurait aimé aussi qu’on rende sa ville propre, au propre comme au figuré », a-t-il ajouté.

Des sacs poubelle ont été mis à disposition des participants, et plusieurs personnes ont commencé à ramasser des déchets pendant la marche, a constaté une journaliste de l’AFP.

Dans le cortège, en présence du maire écologiste Éric Piolle et d’autres élus, Virgile Comella, ami et collègue de Lilian Dejean depuis plus de 25 ans, est venu « pour lui rendre un grand hommage ».

« C’était quelqu’un d’investi à la mairie de Grenoble. Il a monté la propreté urbaine, il était investi dans les syndicats. C’était un pilier de la mairie », dit-il à l’AFP.

« Victime d’une violence devenue trop banale »

Rose rouge à la main, Evelyne Clavel, 73 ans, est là « pour la famille ». Elle dénonce « un crime parce que la personne vient travailler, se fait abattre comme un animal », explique-t-elle.

« Il faut que ça s’arrête, la violence, jamais j’ai vu autant de violence que maintenant », déplore-t-elle, alors que la métropole alpine a été marquée durant l’été par de nombreux faits de violences et fusillades entre trafiquants de stupéfiants.

Sur une banderole accrochée à une passerelle près des lieux du meurtre on peut lire : « Un homme de valeurs victime d’une violence devenue trop banale. »

Une femme qui participe à la marche tient une pancarte sur laquelle est écrit : « Lilian Dejean, ton grand cœur t’a volé ta vie », avec le mot cœur dessiné.

Lilian Dejean, père de famille âgé de 49 ans, a été atteint d’une balle au thorax tôt le 8 septembre, alors qu’il tentait d’empêcher de fuir un homme ayant causé un accident de la circulation, au volant d’une puissante voiture de location immatriculée en Pologne.

L’employé municipal est décédé peu après à l’hôpital. Sa mort a suscité une immense émotion parmi ses collègues et les habitants, qui lui avaient rendu de vibrants hommages dès le lendemain du meurtre.

Sa dépouille a été remise à sa famille cette semaine par les enquêteurs et devrait être portée en terre mercredi en Guadeloupe.

Le suspect connu de la justice

Le meurtrier présumé, âgé de 25 ans, dont une pièce d’identité avait été retrouvée dans la voiture accidentée qu’il a abandonnée sur place, est activement recherché depuis une semaine. La police a mené des perquisitions, notamment là où il était domicilié à Saint-Martin-d’Hères dans la banlieue de Grenoble. Aucune garde à vue n’a été réalisée, selon le parquet.

Une information judiciaire a été ouverte pour « meurtre sur une personne chargée d’une mission de service public », « blessure involontaire » « aggravée par la vitesse et le délit de fuite », et « détention d’armes de catégorie B ».

Le suspect est connu de la justice notamment pour « vols, violences et trafic de stupéfiants » et pour avoir roué de coups, avec cinq codétenus, un autre prisonnier à la maison d’arrêt de Varces (Isère) en juin 2023.

Jugé en août 2023 pour ces violences, il avait écopé d’une peine de quatre mois de prison assortie d’une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Une semaine après son retour en prison, il était impliqué dans de nouvelles violences pour lesquelles il devait être jugé le 3 octobre.

Le drame est intervenu dans un contexte de tensions dans la métropole alpine. Depuis le début de l’année, au moins 18 épisodes de violence par arme à feu ont été recensés sur le territoire et les autorités n’hésitent plus à parler de « guerre des gangs ».

Le dernier en date s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche, quand deux hommes ont été blessés, dont l’un grièvement, par des tirs d’armes à feu à Fontaine, commune limitrophe de Grenoble.

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