La « grande marche civique » contre l’antisémitisme qui a été organisée à Paris ce dimanche 12 novembre avait pour but d’apporter une réponse face à l’explosion du nombre d’actes hostiles aux juifs en France, depuis les massacres perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier. Lors de ce rassemblement, auquel ont participé 105.000 personnes à Paris — plus de 180.000 dans tout l’Hexagone — selon la préfecture de police, la gauche a été accueillie avec des huées.
Si le chef de l’État ne s’est pas rendu à la marche organisée ce dimanche à Paris – après avoir longuement hésité il a finalement déclaré qu’il n’y serait présent que « par la pensée » – une bonne partie de la classe politique française a répondu à l’appel, exception faite de La France insoumise. À l’annonce de ce rassemblement et au cours de toute la semaine qui a suivi, plusieurs polémiques ont cependant éclaté. Le jour J, la tension était toujours palpable et certaines personnalités politiques ont même été sifflées.
Des élus EELV, PS et PCF hués
Cela a été le cas de la secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier, du secrétaire national du PCF Fabien Roussel ainsi que du Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, tous trois étant arrivés ensemble à cette marche. Alors qu’ils se trouvaient près de l’esplanade des Invalides, ils ont été hués par certains manifestants. Ceux-ci leur ont reproché leur proximité avec la Nupes, et plus précisément avec LFI dont les prises de position sur le conflit entre le Hamas et Israël ont provoqué beaucoup de remous.
Dans une lettre publiée par Le Parisien, le président de la République a également appelé à l’unité, disant que la lutte contre l’antisémitisme « ne doit jamais nous diviser ni jamais conduire à opposer certains de nos compatriotes à d’autres ».
« Touche pas à la mémoire »
La marche a démarré peu après 15 heures et s’est achevée au niveau de la place Edmond-Rostand, dans le 6e arrondissement de Paris. Elle était notamment composée d’anciens présidents de la République et de plusieurs membres de l’actuel gouvernement.
Dans la matinée qui a précédé cette marche, des élus LFI dont Mathile Panot ont voulu déposer des gerbes devant le monument de la rafle du Vél’ d’Hiv situé place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d’Hiver, mais ils y ont trouvé un accueil des plus froids. CNews précise que des manifestants leur ont interdit l’accès, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Touche pas à la mémoire. »
« Aujourd’hui, nous avons montré la plus belle image de la France »
La présence du Rassemblement national à cette marche contre l’antisémitisme a aussi beaucoup fait couler d’encre. Elle avait déjà été pointée du doigt tout au long de la semaine dernière. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat Gérard Larcher, tous deux à l’initiative de cette marche, avaient effectivement déclaré qu’ils ne défileraient « pas à côté du RN ».
Lors de la marche, quelques dizaines d’élus du Rassemblement national étaient présents, dont Marine Le Pen et Jordan Bardella. En queue de cortège, ils ont fait les frais d’un accueil peu chaleureux, rapporte Le Point. Golem, un groupe de militants d’une organisation juive de gauche ont effectivement scandé à l’ancienne candidate à la présidence : « Le Pen casse-toi ! Les Juifs ne veulent pas de toi. » Ils n’ont toutefois pas réussi à exclure la cheffe du RN qui leur a rétorqué : « Nous sommes exactement là où nous devons être. »
Néanmoins, Yaël Braun-Pivet a salué la réussite de l’événement dont le cortège de tête tenait une pancarte avec ces simples mots : « Pour la République, contre l’antisémitisme. ». « Aujourd’hui, nous avons montré la plus belle image de la France », a-t-elle déclaré. La marche a par ailleurs mobilisé un important dispositif de sécurité, soit plus de 3000 policiers et gendarmes, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
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