Condamné à six ans de prison en 2022, dans un dossier de fraude aux marchés publics de traitement des déchets, Alexandre Guérini, frère de l’ex-patron du PS des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, lui aussi condamné dans ce dossier, a été libéré mardi.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a remis en liberté Alexandre Guérini, 66 ans, chef d’entreprise. Il avait été réincarcéré après l’arrêt de la cour d’appel du 30 mars 2022 confirmant sa condamnation à six ans de prison en première instance pour trafic d’influence, blanchiment, abus de confiance et recel de prise illégale d’intérêt. Le tout assorti d’une interdiction de gérer pendant cinq ans.
Jean-Noël Guérini, ex-homme fort du Parti socialiste des Bouches-du-Rhône et toujours sénateur avait lui été condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis, 30.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, pour prise illégale d’intérêts. L’exécution provisoire de cette peine d’inéligibilité n’ayant pas été demandée, il siège toujours au palais du Luxembourg.
Sous contrôle judiciaire en Corse et sans passeport
Les avocats d’Alexandre Guérini, Me Benoit Caviglioli, Fabien Perez et Jean-Charles Vincensini, ont salué cette remise en liberté, rappelant que le pourvoi en cassation de leur client et de son frère n’a pas été examiné. Même si la condamnation de leur client était devenue définitive, il serait à ce jour « recevable à une demande d’aménagement de peine », avaient-ils plaidé devant les juges d’appel.
Alexandre Guérini a déjà purgé 28 mois et 18 jours de détention au total, ont-ils précisé. La cour d’appel a placé Alexandre Guérini sous contrôle judiciaire avec obligation de résider en Corse où il devra pointer une fois par semaine à la gendarmerie. Il a interdiction de quitter l’île, sauf pour exercer sa défense. Il doit également remettre son passeport.
Prison ferme à domicile en cours pour le frère sénateur
Jean-Noël Guérini, président du conseil général des Bouches-du-Rhône de 1998 à 2015, purge ses 18 mois de prison ferme à domicile, sous surveillance électronique. L’élu avait pris part au vote d’une délibération du conseil général, le 2 juin 2006, cédant à la communauté d’agglomération d’Aubagne un terrain préempté deux ans plus tôt par le département au titre de la protection des espaces naturels. Ce terrain avait permis d’étendre un centre d’enfouissement de déchets ménagers dont une société de son frère Alexandre venait d’obtenir l’exploitation.
Liens forts entre les deux hommes
Dans son arrêt, la cour d’appel avait souligné les liens forts entre les deux frères, d’où le surnom de « Monsieur Frère » pour Alexandre Guérini. « Se présenter comme le frère du président du conseil général a servi manifestement ses intérêts », avaient souligné les juges, évoquant « son entrisme, ses pratiques clientélistes et son immixtion permanente dans les affaires publiques ».
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